• Le traumatisme post- Tout est possible

    rtleurope

    [source du photomontage : http://site.voila.fr/j2mfanclub/auter4ow.jpg]

    Lors du lancement de son blog en septembre dernier, Jean-Marc Morandini était bien loin de s'imaginer jusqu'où tout cela allait le mener. La décision de mettre fin à cette aventure, le 28 mars, semble avoir été prise dans les dernières vingt-quatre heures. Mais le conflit, lui, dure depuis de nombreux mois. Récit.

    Tout a commencé par la censure des messages. Jean-Marc Morandini avait ce que l'on pourrait appeler ses "têtes". Les internautes qui avaient eu le malheur d'exprimer des propos déplacés, étaient placés sur une liste noire (virtuelle ou bien réelle, on ne sait pas). Ainsi donc, plus aucun moyen de voir son message publié, même s'il ne comportait rien de répréhensible. Il s'en est suivi une vaste incompréhension. De nombreuses personnes se sont retrouvées sur des blogs concurrents pour critiquer à loisir le présentateur et exprimer leur rancoeur à son égard. Certains commentaires étaient plus que déplacés, mais le site "Toute la télé" a laissé faire sans réagir.

    Le 4 mars 2006, fin de la récré. Morandini est informé de menaces de débordements à venir sur son blog. L'animateur avait prévu de laisser tous les commentaires s'afficher en direct, mais ne voulait pas que cela se tranforme en tribune d'un tout autre genre. Pour éviter cela, un message menaçant de représailles est mis en ligne :

    "Pour info: Nos avocats ont la preuve qu'un site amateur sur la télé a validé et diffusé des messages demandant à perturber la "libre antenne" de ce soir sur ce blog ainsi que des messages de dénigrement. Dans le cas où la "libre antenne" serait perturbée ce soir nous porterons plainte à la fois contre le site concerné et contre les internautes grâce à leur adresse IP. Nous espérons ainsi que face à la justice, ce comportement puéril de quelques gamins en mal de reconnaissance cessera rapidement."

    Notons au passage les mots qu'il emploie pour qualifier ses opposants. La réaction du site incriminé est immédiate :

    "Bonjour à tous,

    je suis déjà intervenu sur ce poste en janvier dernier pour vous demander d'éviter les "querelles de voisinage". Or, non seulement certains continuent de les alimenter mais en plus se servent des forums de Toutelatele.com pour essayer de monter diverses "opérations" contre des sites ou des personnes.

    . Le Forum "Vu sur le Net" sert à mettre en avant des sites coups de coeur.

    Tout membre manquant à ces règles verra purement et simplement son compte fermé.

    Cordialement,

    Webmaster Toutelatele.com"

    Et la menace marche, puisque depuis le 5 mars, plus personne n'ose poster de commentaires. Pourtant, si Morandini a les moyens de faire taire les critiques sur certains forums, cela s'avère un peu plus difficile lorsqu'il s'agit de la presse. Les attaques sont là-aussi virulentes, avec Voici, qui dégaine le premier en remettant en cause le choix de certains articles et photos, pris sur d'autres sites. Morandini encaisse difficilement. Samedi 25 mars, Libération en rajoute une couche. Raphaël GARRIGOS et Isabelle ROBERTS, journalistes, font un portrait au vitriol du présentateur, qu'il apprécie encore moins. Etrangement, quelques jours avant le portrait, comme s'il avait prévu le coup, JMM se moque ouvertement de la page Télé de Libération, qui s'est trompé de photo. L'article sur L'Ile de la Tentation était illustré par Sous le soleil !

    Le 26 mars, Jean-Marc fait une mise au point, qu'on pourrait résumer de la sorte : oui, je fais de la promo pour mon livre et alors ? Selon lui, il est normal qu'après tout le travail accompli depuis septembre, il se permette de parler en long en large et en travers de son livre. Puis il s'attaque frontalement à Libération en révélant que deux journalistes auraient refusé d'envoyer leur livre sur Jean-Pierre Pernault à Europe 1. Soit. Mais le bémol dans tout cela vient de la réaction des internautes, particulièrment virulents à propos de Libération. Les commentaires se transforment en espace politique, largement dominé par la droite, et même en appels au boycot du journal. On en vient à se demander si tout cela a bien sa place sur un blog... Peu de temps après, les commentaires injurieux sont effacés. Le mal est déjà fait.

    La polémique se poursuit dans la soirée du 27 mars, au cours de laquelle Morandini publie des extraits du mail envoyé par Garrigos et Roberts. Il commente le tout, sur le ton de l'ironie, voire du mépris. Soyons objectifs : il est vrai que les raisons invoquées par les journalistes pour justifier leurs erreurs frôlent le ridicule. Tout tourne autour de la même rhétorique : "c'est pas moi, c'est lui". Par exemple, pour la photo, le service informatique a confondu les fichiers... Quelques heures plus tard, coup de théâtre, l'article, ainsi que les commentaires sont supprimés (toujours les mêmes : "je n'acheterai plus Libé", etc...). Craignant peut-être un procès, Morandini le remplace par des indiscrétions "Newsmédias" sans grand intérêt. Tout cela pour aboutir à la fermeture de ce mardi.

     


     

    Petite analyse...

    Le gros de la colère semble s'être porté sur la publicité incessante pour le livre de Jean-Marc Morandini. Certes, celui-ci avance qu'il s'agit de "son" blog, mais les internautes le considéraient-ils comme tel ? En d'autres termes, n'y a-t-il pas confusion depuis le début sur la nature de ce blog ? Beaucoup le considéraient comme un blog supplémentaire d'infos médias, et le contenu allait dans ce sens. Un blog est crée de tel manière par son auteur à ce qu'il puisse réagir sur le thème choisi. Or, ici, les informations impersonnelles avaient pris l'avantage sur les éditoriaux.

    De plus, avec ce blog, JMM n'hésitait pas à user des mêmes ficelles que dans Tout est possble. Je prendrai pour cela l'exemple du DVD érotique d'Audrey Sarrat. Jean-Marc n'avait pas hésité à annoncer sur son blog et à l'antenne, 24h à l'avance, que des images du "film" seraient publiées sur le blog. Bien sûr, le lendemain, tous les records de connexion étaient battus. Si ça n'est pas du racolage...

    Autre défaut du blog, une tendance à en surestimer le pouvoir. Lors de l'affaire des caricatures de Mahomet, Morandini avait annoncé que France 2 publiait sur son forum les caricatures. Quelques heures plus tard, les dessins incriminés avaient disparu et le blog commentait la nouvelle de la manière suivante : "Suite à l'informatiion publiée sur notre blog, France 2 a retiré les dessins". En réalité, il ne s'agissait que d'une simple erreur technique.

    Et le 16 mars, dans une interview donnée à Metro, JMM se réjouissait de nouveau : "Je sais que certains patrons de chaînes craignent un peu mes chroniques du matin à 7h25 où je donne mon avis. Ils me l’ont dit, que ce soit Nicolas de Tavernost ou Etienne Mougeotte. Parfois mon émission les met vraiment en colère." Certes, son blog n'est pas directement impliqué dans la réponse, mais il faut rappeler que toutes ses chroniques y étaient indiquées.

    Bref, la raison de l'arrêt du blog semble avoir été provoquée par une accumulation de facteurs. Jean-Marc Morandini a sans doute eu la mauvaise impression de revenir plus de 12 ans en arrière, au plus fort de la polémique Tout est possible , et a donc voulu arrêter les frais au plus vite. Pour preuve, cette phrase qui conclut son édito : "J'ai appris par le passé que l'on ne gagne jamais contre une presse déchaînée et mal intentionnée." CQFD.

     


     

    Les différentes réactions

    Pour l'heure, on s'en tient à peu de commentaires, du côté des blogs et sites internet. Mais la même hypothèse est évoquée : celle selon laquelle Morandini aurait arrêté par manque de temps. Avec une émission à la radio et une autre à la télé, on se demande bien où il aurait pu trouver le temps de tout gérer.

    Du côté des fans "extremistes" de Morandini, qui ont leur forum officiel, la réaction ne s'est pas faite attendre. Une pétition réclamant le retour du blog est en ligne, et les commentaires nombreux, presque tous du même accabit.

    "Voilà j'ai signé. Le blog était une bonne idée. Ca reste encore une bonne idée même si dernièrement je regrettais la sérénité du début."

    ou encore : " Serieux, je vais leur cramer leur journal. Libé devait fermer, j'espère que ce jour arrivera très vite !"

    A l'antenne, l'animateur n'a pas dit un mot sur le sujet, lui qui d'habitude était si prompt à faire de la publicité pour le blog. Pour conclure, j'aimerai souligner un petit détail : ce blog que l'on nous promettait sans pub s'était récemment doté d'un lien vers AMAZON pour bénéficier de réductions de 10% sur les DVD. No comment.

     


     

    A voir

    Ci-dessous, TV MANIA reproduit en intégralité l'article de Libération qui a mis le feu aux poudres.

    Voici quelques adresses pour se faire sa propre opinion :

    - http://www.toutelatele.com/form/viewforum.php?f=9 : les commentaires sur la fermeture du blog sont sans langue de bois. Jusqu'à quand ?

    - http://pat2.vosforums.com/index.php : un forum surréaliste fait par et pour des fans de JMM. L'animateur y est considéré comme un vrai gourou qui a éclairé le chemin de nombreuses personnes !

    - http://www.imedias.biz/forums/ : un forum où il est aussi question de l'animateur, entre autres choses.

    Et, bien entendu, vous pouvez réagir ici-même en laissant un commentaire. Toutes vos réactions sont les bienvenues !

     


     

    L'animateur, qui sévit sur Europe 1, sort un livre et s'installe bientôt sur Direct 8.

    Morandini à tous les râteliers

    Exclu. Avant-première. Scoop. Nous sommes en mesure de vous révéler le sujet de l'article qui va suivre : Jean-Marc Morandini. Oui, Morandini, le champion de l'hyperbole journalistique capable de vous vendre pour exclusive l'heure qu'il est. Ce Morandini, passé du statut d'éboueur de la télé, dans Tout est possible et ses curés transsexuels siliconés sur TF1 dans les années 90, à celui de chevalier blanc des médias sur Europe 1. Mais pas seulement : voilà que, dès le 3 avril, tous les soirs de 19 à 20 heures, il transpose à la télé son émission radio. D'accord, c'est sur la TNT, sur la chaîne de Vincent Bolloré, Direct 8, dont le numéro indique le nombre de téléspectateurs. N'importe, le soleil ne se couche jamais sur l'empire Morandini, qui délivre aussi un blog sur la télé et publie de magistraux pamphlets sur le petit écran, dont le dernier, Télé-vérité, vient de sortir. Analyse de J7M : Jean-Marc Morandini Moi-Même Maître du Monde des Médias (1).

    Momo les bons tuyaux

    «Bienvenue dans le journal de la télé le plus écouté de France.» C'est ainsi que Jean-Marc Morandini démarre tous les jours à 10 h 30 sa tournée du poposte sur Europe 1. Merci de comprendre qu'il fait la nique à son alter ego de RTL, Isabelle Morini-Bosc, qui sévit l'après-midi. Ah, Vanitas vanitatum et omnia vanitas... Surtout quand on se fait coller tous les matins une trempe par Julien Courbet, qui, sur RTL, réunit 1,8 million d'auditeurs contre 1,2 million pour Morandini. Son pain quotidien : une heure trente de potins télé, une véritable gageure. Du coup, les patrons de chaîne y ont antenne ouverte, faut bien remplir, d'autant qu'on y est toujours bien reçu. La semaine dernière, Laurent-Eric Le Lay, patron d'Eurosport (et fils de), était invité à commenter la première place de sa chaîne au Médiacabsat. «Vous avez mis fin au règne de RTL9», a analysé Morandini, avant de conclure : «Félicitations pour ces scores.» Un bel exercice de brosse à reluire alors que ce n'est pas Eurosport qui a monté mais RTL 9 qui a baissé. Pas grave, voilà un nouvel ami pour Morandini, qui en compte beaucoup chez les huiles de la télé qui n'aiment rien tant que déverser leur com' sans contradiction.

    Momo la mayo

    Le reste du temps, Morandini fait son miel de tout ce qui passe à la télé. Tout et surtout n'importe quoi : Flavie Flament présente des variétés sur TF1 ? Dingue ! Voilà qui mérite une interview. Surtout, son truc, c'est de faire monter la mayonnaise à partir de rien. Quand il interroge Marine Delterme, alias Le juge est une femme sur TF1, c'est pour la titiller afin de savoir si, des fois, elle ne serait pas jalouse de la célébrité des autres héroïnes de TF1 et s'il n'y aurait pas une petite polémique à faire naître... Tout un art. Et puis il y a ses «indiscrétions» dont le titre laisse espérer des super scoops mais non : il s'agit en fait de communiqués envoyés à toutes les rédactions, de dépêches AFP, ou d'infos parues dans les journaux. Seulement, c'est ballot, parfois, il omet de citer sa source, comme c'est l'usage... Une manie qui se prolonge sur son site Web, où il n'hésite pas à pomper des blogs amateurs sur la télé. Mais il s'est fait récemment prendre la main dans le sac : le tenancier de TV News (2) a photographié son écran pour y capturer une image de l'interview de Fofana sur i-télé et a publié la photo sur son blog. Qui se retrouvait illico sur le site de Morandini. Las, ça s'est vu : sur la photo originale, on apercevait le pied du photographe se reflétant dans l'écran...

    Momo le moralo

    La rédemption existe. L'ancien animateur de ce tas de boue télévisuel de Tout est possible distribue aujourd'hui bons et mauvais points. Il ne s'est pas privé de morigéner les chaînes coupables de ne pas interrompre leurs programmes pour annoncer la mort du pape. Dans son dernier livre, Télé-vérité (L'Archipel), orné d'un si discret bandeau rouge «Parents : vos enfants sont en danger», il s'en donne à coeur joie. Comment lutter contre ce fléau qu'est le X pour les jeunes ? «Pourquoi ne pas demander à des actrices de porno d'expliquer leur métier dans les classes de première et de terminale ?» Pas con, tiens... Pas con non plus les fiches conseil à découper où Morandini recommande aux parents d'interdire à leurs enfants les JT, Envoyé spécial et même Groland. A l'inverse, il considère «sans risques» Vidéo Gag et le tirage du Keno sur France 3. Conseil de Libération aux parents : découpez ces fiches en suivant les pointillés et tapissez-en la cage du cochon d'Inde de votre enfant.

    Momo la déonto

    Enfin, Jean-Marc Morandini, c'est une magnifique petite entreprise. Sur son blog (jeanmarcmorandini.com, en toute simplicité), un lien renvoie à la page d'amazon.fr où son livre est en vente... Dire si l'éthique n'est pas un vain mot pour notre Momo. Il l'a affirmé haut et fort : pour son émission sur Direct 8 produite par Endemol, il ne sera pas payé par Endemol, mais par Direct 8. ça change tout. Et Momo sera inflexible, a-t-il déclaré à Metro : «Je ne parlerai pas de Direct 8 dans mon émission.» Bizarre alors qu'il n'hésite pas à faire sur Europe 1 l'article de Marcel Desailly, recruté au poste de commentateur sur... Europe 1. Logique de groupe, Morandini sévit aussi dans Télé 7 Jours, qui comme Europe 1 appartient à Lagardère, où il publie un impayable «Mon bloc-notes indiscret». Papy Morandini s'y indigne que son Thalassa ait été interrompu par des manifestants anti-CPE : «Franchement, je commence à en avoir ras-le-bol de toutes ces émissions de télé prises en otage.» Idée pour nos jeunes amis anti-CPE : prendre en otage Morandini en direct, c'est tous les matins sur Europe 1, 26 bis, rue François-Ier, dans le VIIIe. Ainsi, il pourra parler de «ma prise d'otage». Car Morandini, c'est moi, moi, et moi : à 40 ans, il en est encore au stade narcissique. Sur son blog, il propose d'écouter «mon émission de radio» et d'acheter «mes derniers livres». Sur Europe 1, il offre «mon nouveau livre» aux auditeurs passant à l'antenne. La semaine dernière, il était excité comme une puce d'être passé à la radio chez Cauet. Content, Momo : «Ils ont fait une chanson sur moi !» Mais troublé aussi, au point de confondre TF1 et France 2. Avant de se reprendre : «J'ai dit ça parce que moi je suis dans l'émission de Patrick Sébastien, sur France 2, demain.» Puis, quand un auditeur a avoué qu'il appelait juste pour gagner son livre, Morandini est parti dans un grand rire : «Hin hin hin ! C'est pour ça qu'on n'a jamais eu autant d'appels sur la libre antenne !» A vous faire regretter Tout est possible.

    (1) Qui n'a pas souhaité répondre en exclusivité à nos questions exclusives.

    (2) www.leblogtvnews.com

    Article paru le 25 mars 2006

     


     

    Et voici l'avis de Libé sur l'arrêt du blog...

     

    gameover

    L'homme
    Jean-Marc Morandini
    boude et ferme son blog

    L'animateur multimédias Jean-Marc Morandini a décidé aujourd'hui de fermer son blog sur la télé. Dans un ultime et déchirant message intitulé «Game Over», il justifie sa décision par des «attaques et des soupçons à la fois vexants et blessants». Dans son collimateur, l'hebdo pipeule «Voici» mais aussi «Libération», coupables de l'avoir récemment égratigné dans leurs colonnes (l'article de «Libération» des 25 et 26 mars). C'est faire à «Libération» trop d'honneur. Une simple équation: Jean-Marc Morandini anime chaque jour sur Europe 1 une émission d'1h30. A compter du 3 avril, il sera, en plus, à la tête d'une autre émission quotidienne d'une heure sur Direct 8, la chaîne de l'homme d'affaires Vincent Bolloré. Et, écrit-il dans son blog, celui-ci l'occupe «chaque jour près de quatre heures». Soit, en tout, 6h30 de boulot par jour, sans compter la préparation des émissions, ce qui est beaucoup pour un seul homme.Vexé peut-être, Jean-Marc Morandini. Débordé plus vraisemblablement.


     

     

     

    TV MANIA 2006


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  •  Etape 11

     

    Cette étape marque l'arrivée des candidats en terre inconnue : la Chine. Avant de nous lancer dans l'aventure, voici quelques rudiments de chinois.

    Merci

    = Xie Xie (prononcer saï, saï)

    Santé

    = Gambeï (se dit pour trinquer)

    Vite !

    = Kola !

    Tous ont trois jours pour parcourir 600 km, et sont munis d'une carte, d'un mini-lexique et d'un euro par jour et par personne. A ce propos, sachez qu'un euro = 10 yuan. De plus, l'epreuve d'immunité n'en sera pas une. Elle permettra seulement à ses vainqueurs de remporter une amulette, en plus de celle mise en jeu en fin d'emission. Toutes les équipes pourront y prendre part.


     

    40e jour - 10h- Ville de départ : Datong

    La journée s'annonce mal pour Christophe et Patrick. Comme promis, ils ont droit à un handicap. Pas un vélo, ni un humain, mais cette fois, un vase d'un mètre de hauteur environ, qui pèse son poids. Pour cette équipe, pas question de s'en séparer, ni de le casser. Pourtant, dès les premières minutes, loin d'être un handicap, le vase s'avère être un allié de poids (dans tous les sens du terme !). Les chinois sont en effet très attirés par l'objet, ce qui facilite la prise de contact. Ce vase est considéré ici, comme un porte-bohneur. Une première voitiure les dépose à la gare routière; la suivante les conduira tout droit à Fengning.

    Les corses, de leur côté, ont étés les premiers à prendre la route. Un bus pour commencer, puis un mini-bus, dont le chauffeur n'est guère pressé, sachant qu'il ne sera pas payé. Fathi et Medi ont décidé, un peu contraints, de prendre leur temps. La voiture qui les accompagne s'est arrêtée dans un restaurant. La stratégie des deux amis est de rester avec le conducteur pour avancer le plus possible. En attendant, c'est l'occasion de goûter à la nourriture chinoise. Les baguettes sont difficiles à prendre en main. A la fin du repas, le chauffeur leur annonce qu'il ne peut les mener plus loin. Mais un pompiste, qui dit avoir vu passer les deux équipes concurrentes, change la donne. L'homme décide donc de poursuivre la route avec eux.

     

    BALISE

    Comme l'on pouvait s'y attendre, Christophe et Patrick sont les premiers à pénétrer dans la ville, gelant ainsi la course. Leur automobiliste est un allié de poids. Il réussit à négocier avec la gérante d'un hôtel pour leur obtenir une chambre gratuite, et ça marche ! Le soir, père et fils sortent en ville et mangent gratuitement dans un bon petit restaurant. L'un des clients annonce à un ami "Nous avons l'honneur de manger avec des français".

     

    Les deux autres équipes sont bien en peine de trouver un logement, perdues qu'elles sont, en rase campagne. Les frères corses finissent par trouver refuge chez des retraités, qui s'étonnent de ce que les deux frères tiennent à dormir par terre. En fait, il s'agit d'un problème d'incompréhension. Fathi et Medi méritent bien leur abri pour la nuit. Avant même de savoir s'ils seraient acceptés, ils aident des paysans à décharger des sacs de plus de 40kg de maïs. Le chef de famille les invite pour les récompenser. Dans sa maison, Fathi et Medi ont la surprise de découvir qu'il est très bien équipé, surtout en matière de son et de vidéo. Ses enceintes sont énormes.

     

     

    41e jour - 7H

    Patrick et Christophe quittent leur hôtel en compagnie de leur fidèle ami le vase. Ils tombent sur un chauffeur, qui, dès le début, leur réclame de l'argent pour la course. Père et fils font mine de ne pas comprendre. Une fois arrivés à destination, en l'occurence Sinataï, ils se heurtent à l'insistance de l'homme, qui leur montre qu'il est chauffeur de taxi. En totue logique, il réclame son dû. Christophe, la mauvaise foi incarnée, prétend qu'il n'en a jamais été question. A ce moment, la production (un peu perverse sur les bords), nous remontre les images d'il y a quelques minutes, au sujet du paiement de la course. Patrick cède le premier et donne sa montre, geste désapprouvé par Christophe. Une heure d'ascension pour accéder à la muraille de Chine les attend maintenant. Ils seront les premiers à l'atteindre.

    En début de journée, Fathi et Medi expérimentent différents types de transport : une charette tirée par un âne et une camionnette. Ils croisent Paul et Louis. Les deux frères corses reviennent de loin, car, un peu plus tôt, leur bus les avait conduit dans une mauvaise direction. Ils sont deuxième sur la muraille.

    Fathi et Medi, arrivés une heure après eux, sont sûrement les plus fiers d'être là. Cette Muraille, construite il y a plus de 2000 ans, est le seul monument visible depuis l'espace. Longue de plus de 6500km, la Muraille a été érigée pour transporter des hommes et du matériel en direction des provinces éloignées.

     

     

    L'épreuve

    Cette épreuve constitue un double enjeu pour Christophe et son père. S'ils gagnent, ils pourront laisser sur place leur vase encombrant. Le challenge est simple, et n'est pas sans rappeler une célèbre épreuve de Koh-Lanta. Trois plots sont à la disposition de chaque équipe. Les candidats devront monter par deux sur chacun d'entre eux. Le changement de plot s'effectue toutes les trois minutes. Au premier, les corses ont des difficultés, car mal positionnés. Le suivant, au bout de trois minutes est encore accessible. Mais le troisième est si petit qu'il faut se serrer pour pouvoir y tenir. Les corses souffrent. Ils sont les premiers à tomber, suivis de Fathi et Medi, au bout de 18 minutes 20. Père et fils exultent et en rajoutent, à grands renforts de cris guerriers.

     

     

    Nuit

    Les candidats retournent à Sinataï pour trouver un logement. Fathi et Medi atterissent dans une maison dont le plafond est en papier journal. Patrick et son fils ont déjà trouvé un véhicule pour le lendemain. Enfin, les corses sont accueillis dans une maison avec carrelage, chose peu commune en Chine. Tous festoient de bon coeur.

     

     

    42e jour

    Patrick et Christophe, optimistes au départ, déchanteraient presque. Après plus de deux heures d'attente, leur hôte leur a posé un lapin. Ils tombent sur lui par hasard. L'homme aurait voulu les éviter qu'il ne s'y serait pas pris autrement... Mais une promesse est une promesse. Christophe est même prêt à lui offrir la chaîne en or de son père si le taxi fait des difficultés.

     

    Fathi et Medi ne tiennent pas à perdre de temps. Ils négocient avec un taxi lorsque tout à coup surgissent les frères corses qui montent à l'intèrieur sans rien demander. Les deux amis n'apprécient guère mais montent aussi. Durant le trajet, Fathi discute longuement avec un chinois parlant anglais couramment. Il réussit à obtenir du jeune homme qu'il lui paie la course en taxi jusqu'au parc de Chengde, le lieu de fin d'étape. Plus à l'avant du bus, Medi distrait les frères corses en leur parlant de tout et de rien. Comme l'ont confié Fathi et Medi à la caméra, ils tiennent à affronter "Pipo et Chico" en finale, question d'honneur. Une fois le bus arrivé, les deux inséparables se mettent en quête d'un taxi, accompagnés de l'étudiant. Ils prennent soin de choisir celui qui est devant le taxi des frères corses. Paul et Louis sont longuement bloqués dans les embouteillages. Et, pour ne rien arranger, leur chauffeur n'a pas l'air d'avoir inventé la poudre. Patrick et Christophe ont eux aussi choisis un taxi. Une fois dans le parc, ils courent au maximum de leurs possiblités. Stéphane n'est là pour personne, afin de ménager le suspense.

     

     

    Le classement est particulièrement attendu aujourd'hui. Grâce à leur détermination, Fathi et Medi sont les vainqueurs de l'étape, suivis par Christophe et Patrick. Les corses sont déçus de perdre si près du but mais n'en font pas tout un monde. Ils remettent le drapeau corse à Fathi et Medi pour qu'ils puissent l'agiter une fois sur la place Tien an men. Et ce n'est pas tout : les deux amis se voient aussi remettre les amulettes de ceux-ci, au nombre de 5.

    Selon Louis, le souvenir le plus marquant de l'aventure aura été la course dans le désert. Ils ne se croyaient pas capable d'un tel exploit.

    Exceptionnellement, pour maintenir le suspense, pas de bande annonce de la semaine prochaine. Décision de la production. La finale aura lieu en prime time, le samedi 1er avril et durera plus d'une heure quarante, au lieu des 1H20 habituellement dévolus au programme.

     

     

     

    BONUS

    Un petit plus pour terminer, peu de gens l'ont remarqué, mais Louis a fait de la publicité "clandestine" pour un bar corse. En fin d'emission, il arborait un tee-shirt sur lequel était inscrit : Café du Cours, cours Paoli, Corte.

    Ce bar lui appartient-il ou est-ce celui qu'il fréquente ? Le mystère demeure...


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  • LE TOP MEDIAS DE LA SEMAINE             

    Dimanche 26 mars 2006

    Toutes les semaines, retrouvez le Top médias établi par Eric Dussart, et complété par TV MANIA. Une selection par ordre décroissant des 5 moments "essentiels" de la semaine écoulée.

     

    5- Les fans de Magloire en ont le coeur déchiré : ce dernier ne pourra pas officier sur Public TV. La nouvelle chaîne 100% gratuite du net avait en effet engagé l'animateur mais M6 s'est fait fort de rappeler que Magloire était lié par un contrat d'exclusivité

    4- Plus que 19 jours avant le lancement de Je suis une célébrité, sortez-moi de là, le nouveau Koh-Lanta people de TF1. Le 14 avril, nous pourrons découvir Jean-Pierre Foucault et Christophe Dechavanne dans la jungle brésilienne. D'une durée minimaliste de 15 jours, le jeu comprendra également des épreuves à la Fear Factor, basées sur les peurs des candidats.

    3- Madame la chef débarque dès le 6 avril sur M6 ! Cyril Lignac cedera cette année son tablier Hermence Carro. Autre nouveauté, la jeune chef ouvrira un restaurant dans la région de Nice. Une question demeure : madame la chef va-t-elle aussi prendre la place de Cyril dans son émission de cuisine hebdomadaire ? Tout dépendra du degré d'affection du public...

    2- Cauet sera bientôt directeur de rédaction. Non, ce n'est pas un canular. Il lancera dès le 30 mars un nouveau magazine masculin, Guts. Il paraîtra deux fois par mois et comprendra de nombreuses pages de programmes télé.

    - Cette semaine, Mireille Dumas a fêté la 100e de Vie privée, Vie publique. Une émission exigeante, qui demande pas moins de cinq heures de tournage.

    Et pour la semaine qui s'annonce, le 1er avril tombera un samedi. L'occasion pour moi de proposer à nouveau une idée amusante pour les chaînes. Pourquoi ne pas décider que ce jour-là, les présentateurs des chaînes intervertiraient leur place ? Pour être plus concret, cela donnerait par exemple David Pujadas qui présente Les Z'amours, et Tex, le journal... C'était un projet qui avait été sur le point d'être mis en oeuvre l'année dernière, mais qui a été abandonné. Dommage.

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  •  Pouvoir et télévision

    Partie 1 : "L'information aux ordres"


    Le premier journal télévisé a été diffusé en 1949 et présenté par Pierre Sabbagh. A cette époque, seuls 297 foyers possédaient un poste de télévision. Les responsables du journal connaissaient donc presque tous par leur nom les téléspectateurs (environ 1200), qui les appelaient pour se plaindre de tel ou tel reportage.

    A l'époque, l'argent et les moyens techniques manquaient mais pas les idées. Ainsi, Pierre Sabbagh eut l'idée de filmer Paris vu du ciel, depuis une mongolfière. L'expèrience tourna court puisque la mongolfière s'eécrasa au sol durant le tournage. Nous étions le 29 juin 1949, et ce fut le premier fait divers de l'histoire de la télévision.

    Les journaux télévisés étaient pour la plupart composés de reportages tournés pour le cinéma ou achetés à l'étranger. Certains journalistes étaient obligés quelquefois de commenter des reportages sans savoir la moindre idée de ce dont il s'agissait.

    Le journal était loin d'être la grand messe d'aujourd'hui et comme on y parlait peu de politique, le gouvernement restait indifférent. Mais la donne change, en décembre 1953 avec l'élection de René Coty par les députés et les sénateurs. C'est la première fois que la télévision retransmet les débats portant sur la designation du président de la République en direct (qui ont necessité 13 tours). Avec cet évènement, la télévision est enfin prise au sèrieux.

    En 1956 éclate le conflit algérien. Guy Mollet, le chef du gouvernement, impose la censure de guerre pour tous les médias, et la télévision n'est pas épargnée. Mollet reçoit même Pierre Sabbagh à l'Elysée pour une série d'entretiens. Tout est mis en scène : des questions posées à la fin de l'interview. A l'issue de celle-ci, le premier ministre fait mine de recevoir un coup de téléphone, ce qui signifie qu'il n'est plus question de continuer. Le seul problème est que l'on entend clairement à l'antenne la tonalité du téléphone : il n'y a personne à l'autre bout du fil.

     

    1958 - 988 000 téléviseurs disponibles

    L'une des premières vraies stars du petit écran n'est autre que le général De Gaulle. Appelé à la rescousse par Guy Mollet, il a les pleins-pouvoirs pour résoudre le problème algérien et excelle lors des conférences de presse. Pourtant, le sauveur de la France n'est pas aussi à l'aise face caméra. De fait, son premier discours télévisé est une catastrophe. Affublé de grosses lunettes (qui ne sont pas sans rappeler celles du président Chirac), les yeux fixés sur sa feuille..., son message a du mal à passer. Pris de pitié, le directeur de Publicis lui vient en aide. Le changement est radical. Fini les lunettes, et désormais, le général apprend ses discours par coeur. La télévision devient son principal outil de communication, car il est convaincu que la presse écrite lui est hostile. Le journal télévisé est le porte-parole officiel de De Gaulle. Pas moins de quinze minutes lui sont consacrées en ouverture d'édition; le plus souvent pour des faits sans grande importance (inauguration, visite...).

    Le journal étant maintenant un domaine réservé du pouvoir, les magazines d'information sont moins surveillés. Cinq colonnes à la une saisit l'occasion, lors de sa création en 1959. Il est le seul magazine à diffuser de vraies images de la guerre d'Algérie, sans toutefois montrer une seule trace de violence. La liberté n'est pas totale. Le 17 octobre 1961, une fusillade éclate lors de la manifestation contre le couvre-feu. Une dizaine d'algériens sont tués sans qu'aucune image ne paraisse à la télévision. Ordre de Maurice Papon. Bilan officiel : deux morts. Joseph Pasteur, ancien présentateur de JT, assure n'avoir été au courant de rien. Il faudra une vingtaine d'années pour que le problème soit enfin abordé.

     

    En 1963, De Gaulle inaugure la toute nouvelle Maison de la Radio. Alain Peyreffite, ministre de l'information, va façonner une télévision gaullienne avec la mise en place du Service de Liaison Interministerielle de l'Information. Il pourra de la sorte continuer à contrôler ce qui peut être dit, car la guerre ne peut plus être invoquée pour la censure. Des hommes de confiance sont placés à la tête de l'ORTF, notamment Edouard Sablier, un fidèle du général. Pour lui justement, la création du SLI est une bonne chose puiqu'elle permettra à la télévision de recevoir directement l'information. Mais de l'information émanant du gouvernement n'est pas exempte de subjectivité...

     

    1965- 6 500 000 téléviseurs disponibles

    Cette année marque aussi le début de l'election du président de la République au suffrage universel. Les français découvrent d'autres personnalités politiques, Mitterrand et Lecanuet. Le général, sûr de sa victoire, ne prend pas la peine d'utiliser les deux heures qui lui sont dévolues et refuse de débattre avec les candidats.

    Michel Bongrand, conseiller politique, essuie un refus de la part de De Gaulle lorsqu'il lui propose ses services. Il se retourne donc vers Lecanuet, surnommé le "Kennedy français". Le public féminin est sous le charme, si bien que le candidat obtient 16% des suffrages au premier tour. Le ballotage du général sème la panique au sein de l'ORTF. Certains journalistes en pleurent même. Que deviendraient-ils sans cette figure illustre ? Dès lors, Charles De Gaulle se livre bon gré, mal gré au jeu de la télévision. Il accorde une série d'entretiens à Michel Droit, le PPDA de l'époque. Le journaliste se montre faussement insolent, car tout est prévu, les questions comme les réponses.

    Avec sa seconde victoire, le président de la République affirme sa préeminence sur le petit écran. Cependant, les conflits sociaux restent un sujet délicat, que les journaux peinent à montrer.

    Le 1er mai 1967, les chantiers navals de Saint-Nazaire se mettent en grève. Cinq colonnes à la une se démarque une nouvelle fois en interrogeant des grévistes. Avant sa diffusion, le reportage est montré à un responsable du SLI, qui s'exclame : "C'est du mauvais cinéma de 1936 !". Les rédacteurs en chef sont rappelés à l'ordre et la censure fait son oeuvre.

    Mais, les années passant, les revendications sociales augmentent, y compris à l'ORTF.

     

    1968- 9 250 000 téléviseurs disponibles

    L'année est très chaude pour le gouvernement. Des heurts éclatent entre étudiants et CRS. Les journaux se refusent à relayer l'information au tout début, pour ne pas inciter à la violence, ou diffusent des images sans son.

    Rien n'est dit sur les motivations des étudiants. Des depêches relatives au sujet sont transmises aux rédactions, assorties de la mention OUI ou NON, ce qui signifie qu'elles peuvent ou pas en parler à l'antenne.

    Le 13 mai, les journalistes de l'ORTF se mettent en grève. Trois jours plus tard, les choses bougent enfin. Léon Zitrone donne la parole à un leader du mouvement étudiant, qui n'est autre que Daniel Cohn-Bendit.

    En juin 68, la France retourne peu à peu au travail, mais l'ORTF joue les irréductibles. De Gaulle procède à des licenciements. Par voie de conséquence, le journal télévisé est aseptisé.

    Il n'en demeure pas moins que le mouvement de 1968 a ouvert une brêche dans le traitement de l'information. On constate désormais plus de liberté à la télévision. Ce changement aura des conséquences importantes pour les années à venir.

    (à suivre...)

     

    Prochain volet :" Le temps des alternances "

     

    TV MANIA 2006

    Ce dossier est adapté du documentaire diffusé sur FRANCE 5 en fevrier 2006 et porteur du même nom.

     

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  • C'est Parti pour durEr

    Il y a des signes qui ne trompent pas. En début de semaine, tous les journaux titraient sur la determination sans faille des étudiants : ils ne changeraient pas de position tant que Villepin sans le retrait du CPE. Le tout était agrémenté de multiples reportages évoquant les manifestations étudiantes passées et la marche arrière des politiques qui s'en était aussitôt suivi. Une manière à peine voilée de dire à notre ami Villepin, "Tu vois, il n'y a pas de honte à reculer, tous tes petits amis l'ont fait...".

    Mais ce que les journalistes ont peut-être oublié, c'est cette fameuse phrase du premier ministre. "J'écoute ceux qui manifestent, mais j'écoute aussi ceux qui ne manifestent pas". On serait tenté d'ajouter, "surtout ceux qui ne manifestent pas". Dès mercredi, un peu découragés, les médias. Vendredi 24, l'ex-ministre des affaires étrangères a fait un premier pas en recevant les syndicats. Seulement, l'entretien a tourné court. L'un ne voulait pas parler de retrait, tandis que les autres n'attendaient que ça. C'est l'impasse. Dominique de Villepin est prêt à négocier, à condition de ne pas "dénaturer" l'esprit du contrat. Son chef de bataille semble surtout porter sur le renvoi sans justification. Autrement dit, la porte ouverte à tous les abus. Le CNE, qui existe depuis l'année dernière, a été révélateur de nombreux exemples. Les chefs d'entreprise sont unanimes à louer le CPE. Pour eux, cela permet de s'adapter à la conjecture et de pouvoir licencier sans souci en cas de difficultés économiques. Dans ce cas, qu'est-ce-qui les empêche de le stipuler en cas de renvoi ? Si leur entreprise connaît une véritable difficulté, ils n'ont rien à craindre. Personne ne se sentira lésé.

    Non, il faut se rendre à l'évidence, l'homme ne changera pas d'avis. Dominique de Villepin semble s'être engagé dans ce que nos amis appeleraient "a struggle for life", autrement dit, "un combat pour la survie". Avouer sa précipitation équivaudrait à reconnaître une grave erreur, celle d'avoir fait voter une loi par la force, sans consulter personne. Cela pourrait porter un coup fatal pour la droite aux présidentielles de 2007. Dès lors, plus qu'une solution, foncer tout droit, sans regarder sur les côtés.

    Reste que plus de la moitié des universités françaises est en grève, soutenues par leurs présidents, toute la gauche et les syndicats. Les lycéens se sont aussi joints au mouvement. L'euphorie risque cependant d'être de courte durée. En effet, le bac et les partiels approchent à grands pas. Le premier minsitre mérite-t-il que les étudiants sacrifient leur année pour lui ? D'autant plus que, lors des manifestations, les casseurs s'en donnent à coeur joie, saccagent tout sur leur passage. C'est la loi de la jungle. On se croirait revenu quelques mois en arrière, au plus fort des émeutes des banlieues, mais en plus violent.

    La meilleure solution serait de laisser le gouvernement se rendre compte par lui-même de son erreur, et de le sanctionner en toute connaissance de cause dans un peu plus d'un an. Ajoutons que le CPE fera d'autant plus de mal à la droite, que la presse étrangère s'en mêle. Newsweek apporte en ce sens un élement interessant au débat. Selon le magazine, même si un tel contrat contribue à la baisse du chômage (chez nos amis anglais, toutes les classes d'âges peuvent être licenciées du jour au lendemain), il a un effet pervers : celui de cacher le chômage chronique. Certains, découragés de ne trouver aucun emploi, ont tout simplement abandonné et les chiffres n'en prennent pas compte. 8,6% des 25-54 ans sont dans ce cas au Royaume-Uni, pays dans lequel le taux de chômage est de moitié moins infèrieur à celui de la France.

    Enfin, dans un tout autre registre, on sait depuis mardi que la précarité va bientôt toucher le milieu de l'audiovisuel. Plus precisemment, le 14 avril prochain. Ce jour-là, Je suis une célébrité, sortez-moi de là, débarquera sur TF1. Signe particulier, le programme ne durera que 15 jours ! Trois petits prime et puis s'en vont. Les ratages de Nice People et du Royaume sont passés par là...


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