• Comme un air de 98...

    Comme un air de 98 (à quelques détails près...)

     

    Dimanche 9 juillet. 9H. A peine reveillé, je mets directement la radio. Sur RMC, Bourdin and Co est exeptionnellement en direct. Si vous ne connaissez pas encore cette émission, je peux vous dire que c'est du caviar. Jean-Jaques Bourdin, l'animateur donne constamment l'impression d'être saoul et se réjouit de la moindre nouvelle. Alors, pensez bien qu'un jour de finale...

     

    Ca commence bien avec Gilbert, journaliste sur la station qui dit être caché derrière un poteau dans l'hôtel de l'Equipe de France. Jean-Jaques l'implore de ne pas sen faire prendre et de rester jusqu'au départ des joueurs. Bourdin enchaîne avec les réactions des auditeurs, qu'il accueille aux cris de "Allez les Bleus !". La plupart s'emploie au grand jeu des pronostics. Clément, dont la "boule de cristal se limite au score", prévoit un 3-1. Ca tomberait bien, c'est son anniversaire aujourd'hui. Vient ensuite un professionnel des paris, catégorique, l'avantage est à l'Italie.

    Il est 10H. L'heure des flashs. Bourdin rend l'antenne. En ouverture des titres, c'est, ô surprise, la Coupe du Monde qui occupe la première place. Comme on n'a rien de plus à dire, on s'occupe comme on peut, en allant interroger le français moyen dans la rue, sur les marchés... L'un d'entre eux trouve que l'ambiance n'est pas la même qu'en 1998. "A cette époque, c'était la fête une semaine avant", analyse-t-il.

    Je passe sur la télé. 10H05. LCI nous apprend une nouvelle de la plus haute importance : "Nicolas Sarkozy a choisi de rester en France pour gérer la sécurité." Sur Eurosport, on rediffuse le quart de finale France/Italie de 1998, à l'issue duquel la France était sortie gagnante. Je m'accorde une petite pause avant d'enchaîner avec l'incontournable Télé Foot. Pour tout vous dire, c'est la première fois que je le regarde. Le ton se veut très professionnel. Gilardi, entouré de Wenger et de Fernandes, cumule reportage sur reportage. J'étouffe un baillement. Il n'empêche, j'apprends des choses. Saviez-vous que c'est la sixième finale pour l'Italie ?, ou encore que 5 des 11 buts de cette équipe ont étés marqués après la 80e minute ? Bernard Laporte, selectionneur de l'equipe de France de rugby, est invité à réagir. Il ne rêve que d'une chose : que la Coupe du Monde de Rugby en 2007 suscite le même engouement. Pas si sûr...

    Il est près de 11H40. A tout hasard, je zappe sur la 2. Et, que vois-je ? L'équipe du Brésil dans Le jour du seigneur ! Rassurez-vous, l'emission ne s'est pas transformée en un Téléfoot bis. Les joueurs sont seulement invités à parler de leur foi. Si l'equipe de France avait été interrogée, je crois que la séquence n'aurait pas duré plus de trente secondes. Le seul à exprimer ouvertement sa foi est Ribery, recemment converti à l'islam. En même temps, dans une émission catholique, ça n'aurait pas trop eu sa place.

    Retour sur Telefoot. David Astorga est devant l'hôtel des Bleus. Il nous explique le programme de la journée, jusqu'à ce que le désormais culte Clément, accompagné de son coq, vienne se planter derrière. Quelque temps destabilisé, David parvient à se reprendre et à conclure. Téléfoot se termine par un portrait de Zidane, de ses débuts à nos jours. "Préparez les magnétoscopes", nous prévient Gilardi, avec son enthousiasme habituel. Perso, je me contente de le regarder et me dit que j'ai bien fait de ne pas chercher une K7 pour rien.

    Téléfoot fini, j'ai droit à une heure de répit. A 12H55, c'est l'heure de Sport 6, présenté par Fréderic Maillet. J'aime beaucoup les programmes de foot sur M6 car ils sont souvent propices à de nombreux problèmes techniques ou incidents. Cette fois encore, ça ne manque pas. Maillet commence en beauté avec Jean-Philippe Doux, devant l'hôtel des joueurs. Le journaliste n'a pas l'air dans son état normal et nous confie même ses déboires du moment. "J'ai dû faire de l'auto-stop !" Le présentateur le coupe alors qu'il a quelque chose à ajouter. Il parle donc dans le vide. C'est méchant, mais ça me fait sourire. Thierry Roland et Estelle Denis sont aussi de la partie. Le premier s'est exilé à Berlin, histoire de ne pas être en mesure d'honorer son pari de ce soir (vous savez, l'histoire du tour de la Concorde, nu...). Son pronostic ? Digne d'un scénario hollywoodien. Selon lui, la France menerait 1-0 à la mi-temps, puis l'Italie reviendrait au score et Trezeguet concluerait en beauté avec un but juste avant la fin.

    A 13H, Claire Chazal anime un journal plus long que d'habitude (d'un quart d'heure, il ne faut quand même pas exagerer...). Au programme, des reportages sur toutes les facettes de cette finale. Je décide ensuite de sortir, pour respirer un peu.

     

    De retour vers 17H20, TF1 est déjà en direct pour une émission spéciale, animée par Thierry Gilardi. Pas bien passionnant tout ça. En revanche, sur Eurosport, c'est un peu plus animé. Deux inconnus présentent une émission spéciale, avec la bouteille de champagne déjà posée sur la table. L'invité principal n'est autre que Jean-Pierre Castaldi. Le commentateur, présent dans le stade, est accompagné d'un médecin. On a ainsi droit à des statistiques très detaillées. Il fait 30°C, et le vent souffle à 8km/h. Merci docteur. Karembeu, qui devait être avec eux, ne l'est pas. Du coup, la presentatrice balance. "Christian Karembeu qui n'a jamais été à l'heure et qui continue...", lance-t-elle.

    Je zappe sur Stade 2. Eux aussi sont en direct de Berlin, mais en dehors du stade. Par rapport à TF1, ça fait un peu pauvre. Le présentateur débute par un "Quoiqu'il arrive, ça sera la Saint Zizou". Des reportages un peu décalés sont au menu. Le ton est nettement plus raffraichissant que chez la concurrence. Tout comme sur M6, avec un 100% foot tout en images. A la fin, Thierry Roland est interrogé par Estelle Denis. C'est son anniversaire de mariage. Très inocemment, elle lui fait remarquer que c'est la première finale qu'il ne commentera pas. Cela n'a pas l'air de lui faire beaucoup d'effet.

     

    L'heure tourne ! Le match approche. Il est temps de se restaurer pour tenir le coup pendant 90 minutes d'affilée, ou peut-être plus.

    Pour suivre le match, je prefere couper le son et mettre Skyrock, après avoir suivi la première partie avec ma famille. Sur la station 100% rap, la liberté de ton est totale et jubilatoire. On insulte l'arbitre, on donne des surnoms à l'adversaire ("Cheveu"), ou alors on crie "Bouh !" pour porter malheur aux italiens trop proches de nos buts. Difool et son équipe gardent espoir jusqu'au bout. Mais le dernier tir au but a raison des plus optimistes. Les auditeurs interviennent alors pour exprimer leur deception. Difool commente les différentes interventions sur TF1, notamment celle de Domenech, qu'il trouve injuste. Pour remonter le moral des troupes, Cedric le belge s'adonne à son exercice favori, "Rateau man". Le principe est d'appeler des inconnus dans l'espoir de draguer leurs femmes. Comme d'habitude, Cedric enchaîne vents sur vents. Et c'est à 23H35 que l'animateur rend l'antenne, car le coeur n'est pas à la fête. Dommage, car l'equipe avait prévu de rester en direct toute la nuit jusqu'au lendemain 9H en cas de victoire.

    L'après-match est douloureux. Tout le monde rentre chez soi, attristé. Dans le Soir 3, le journaliste présent à Marseille affirme que le Vieux Port a commencé à être nettoyé seulement une demi-heure après la fin du match. Jean-Pierre Pernault, dans Merci les bleus, nous accueille, tout joyeux. Il est sur une terrasse des Champs Elysées, en compagnie d'une kyrielle d'invités. Parmi eux, Tapie se risque à un pronostic sur l'insulte faîte à Zidane : le joueur italien a dû insulter sa famille. Arrivé à Cauet, Pernault nous propose rien de moins que de nous repasser un extrait du très irritant Zidane y va marquer. Cauet ajoute que finalement il ne s'est pas trompé dans ses pronostics. L'émission, sans doute raccourcie, ne durera pas plus d'une heure. Le seul moment interessant aura eu lieu lorsque l'arrosage automatique s'est mis en marche, aspergeant quelques invités et le présentateur lui-même.

     

    Sur France 2, dans une émission du même style, mais dans le décor du 13 Heures (on se demande pourquoi ils n'ont pas choisi le 20H, peut-être parce qu'il était trop moche...), David Pujadas jongle avec les directs dans les villes. On passe ainsi du "fief de Ribery à Boulogne", à celui de Barthez, et bien sûr, de Zidane. En plateau, un psychologue analyse l'engouement suscité par une telle competition. Cela vient selon lui d'une envie commune de partager des sentiments forts. Peut-être pour narguer TF1 et sa finale ratée, le direct de France 2 dure plus longtemps que chez Pernault.

     

    Enfin, sur M6, Frederic Maillet présente Sport 6, avant un dernier 100% Coupe du Monde que je ne regarderai pas, horaire tardif oblige. A l'apparition de Thierry Roland, ses partenaires entonnent le célèbre "Allez Thierry montre nous tes fesses, allez Thierry montre nous ton c...".

    Ma soeur, les larmes aux yeux, reste bloquée sur LCI, pour regarder une enième fois les séquences marquantes du match. Dans mon quartier, c'est le calme plat. Quelques individus (très rares) klaxonnent à tout hasard dans l'espoir de susciter un engouement. Peine perdue.

    A dans quatre ans ?

     

    L'Italie est en finale, douze ans après les Etats-Unis.

    Et pour terminer en beauté, je vous propose quelques vidéos inédites des meilleurs moments de ce jour de finale.


    Dans cette première vidéo, Jean-Pierre Pernault est en direct d'une brasserie en Allemagne pour le journal de 13H (cherchez l'erreur), en compagnie de PPDA. Nous sommes à deux jours de la finale.

     

     

    Dans cette deuxième vidéo, l'alerte enlevement des deux petites filles défile devant un Thierry Gilardi impassible...

     

    Et revoilà Clément avec son coq, en plein Téléfoot !

     

     

    Enfin, regardez Frederic Maillet se prendre un vent...

     

     

     


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