• Dimanche 11 Février 2006

    LE BILLET DE LA SEMAINE 

     

    Après le procès contre Charlie Hebdo, qui s'est tenu cette semaine, Dossier spécial Caricatures, ci-dessous.             

    (11/02)

    N°37


     La phrase de la semaine

    Je suis curieux et ouvert comme une vieille pute.   "

    (Arno, chanteur tout en finesse, 20 minutes, lundi 5 février 2007)


     

     Dans l'actu 

    Sources dessins : Charlie Hebdo, Libération, Courrier International, AOL Actualités.

     

    Special Procès Charlie Hebdo

    Dans un Etat laïque, aucune religion - comme aucune idéologie - n'est au-dessus des lois. Là où la religion fait la loi, on est proche du totalitarisme. (...) L'exercice de la liberté d'expression suppose le respect de règles sans lesquelles la coexistence entre différentes communautés ethniques ou religieuses au sein d'une même société devient impossible.

    L'exercice de la liberté d'expression suppose le respect de règles sans lesquelles la coexistence entre différentes communautés ethniques ou religieuses au sein d'une même société devient impossible.

    Mais le procès de Charlie Hebdo est celui d'un autre âge, d'un autre temps. Même si les plaignants n'invoquent pas cet argument, il faut avoir en mémoire que ce qui a déclenché la polémique, c'est la représentation du prophète Mahomet, qui, aux yeux de l'islam, est un blasphème. On est donc en présence d'une querelle obscurantiste.

    Ce procès, dont aurait dû faire l'économie, sera toutefois utile s'il rappelle que la liberté d'expression ne saurait être encadrée par une police de la pensée. Comme les idéologies, les religions sont tout à fait respectables, mais elles ne peuvent être soustraites à l'analyse, à la critique, à la dérision.

    (" Procès d'un autre âge ", Le Monde, mercredi 7 février)

     

     

     

    Dans l'affaire des caricatures danoises, les organisations musulmanes ont choisi d'attaquer exclusivement Charlie Hebdo et non pas France Soir, premier quotidien en France à avoir publié les dessins. "France Soir était dans un rôle d'information, en rendant compte le premier de ces caricatures", a justifié Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris. " Charlie Hebdo, enchaîne-t-il, en les publiant après coup, dans un numéro spécial, retiré à plusieurs reprises, a choisi d'être dans la provocation à caractère lucratif." Par ailleurs, les plaignants ont engagé leur action contre seulement deux des douze caricatures et contre un dessin de Cabu publié en "une" de l'hebdomadaire satirique.

    "Si nous avions poursuivi l'ensemble des caricatures, nous pouvions être dans le délit de blasphème"

    , a indiqué Me Francis Szpiner, l'un des avocats de la Grande Mosquée de Paris. "En attaquant deux d'entre elles, analyse-t-il, nous acceptons que l'on puisse caricaturer le Prophète, mais nous n'acceptons pas leur caractère raciste."

    (" Caricatures : les organisations musulmanes hésitent à lancer des poursuites systématiques ", Le Monde, mercredi 7 février)

     

     

     

     

    Le recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, s'est donc engagé dans une procédure contre Charlie. Il a, entre autres alliés dans cette affaire, la Ligue islamiste mondiale et l'Union des organisations islamiques de France, qui sont à la laïcité ce que le bureau de tabac est aux poumons. (...) Il se prévaut du soutien du président de la République et du Vatican, grand bien lui fasse. C'est d'ailleurs davantage un aveu qu'une révélation.

    (...) Il faudrait donc ne pas se moquer des intégristes (...), parce qu'ils n'ont pas le sens de l'humour. Mais si on ne se moque pas des intégristes, ils ont gagné. Et ce n'est pas parce que l'on a tous peur des terroristes qu'il ne faut pas se foutre de la gueule des terroristes. Ils son grotesques, avec leur amour de la mort et tout leur cinéma cagoulé.

    (...) Si tourner en dérision les terroristes et les intégristes, c'est insulter tous les musulmans, alors il y a un sacré problème. (...) Le problème, c'est que le Conseil français du Culte musulman, dont Boubakeur est président, est noyauté par l'UOIF, et qu'effectivement se moquer des intégristes, c'est se moquer d'eux.

    (...) De l'issue de ce procès dépend l'avenir de la critique des dogmes dans la démocracie française. Si elle est assimilée à une insulte raciale et donc punie par les tribunaux, ça veut dire retrospectivement que dans les années 1970 nous n'aurions pas établi l'égalité entre les hommes et les femmes, le droit à l'avortement et à la contraception, qui ont necessité une confrontation violente avec les représentants du christianisme. (...) L'Etat sera donc chargé du respect des tabous culturels, comme s'il n'avait pas autre chose à faire.

    (" L'intégrisme est-il soluble dans la laïcité ? ", Charlie Hebdo, mercredi 7 février)

     

     

    Ce procès idiot, manifestement favorisé par Jacques Chirac, qui a un contrat d'armement à la place du cerveau, est un procès de presse. Au nom de la loi de 1881, qui proscrit toute attaque contre un groupe ou un individu en raison de ses opinions religieuses, nos amis musulmans se sont fourvoyés dans une action glissante.

    (...) Pourtant les textes sacrés sont bien plus élastiques et tolérants que ne le disent les intégristes de tout poil. Une image ne saurait atteindre Dieu, qui a bien d'autres chats à fouetter. S'il pouvait s'occuper de quelques autres maux les guerres de religion ou le terrorisme par exemple , nous en serions reconnaissants. Ce ne sont pas les mots qui blessent ou les dessins qui tuent. Ce sont les bombes.

    (" Solidaires ", Libération, mercredi 7 février)

     

     

     

    Lorsque le recteur Boubakeur prétend qu'il n'y a pas de différence entre la communauté musulmane française et le culte musulman, ne fait-il pas une brusque embardée qui le déporte hors du cadre de la Constitution ? Ce procès est politique. Maître Szpiner, l'avocat de nos adversaires, et accessoirement celui du président Chirac, nous reproche de politiser ce procès. Cela pose une dernière question. Qu'est-ce qui peut bien amener maître Szpiner à penser que faire de la politique est honteux ?

    ("Citoyens d'abord, par Phillippe Val ", Libération, mercredi 7 février)

     

     

     

    (...) Me Christophe Bigot, avocat de la Mosquée de Paris, déclare qu'il y a «deux veines dans la caricature, une veine anticléricale, une autre haineuse. Là, on est dans le deuxième cas. On installe une image des musulmans qui fait peur».

    (...) Le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, «est un type modéré, mais totalement débordé et se met à crier avec les loups», selon Me Georges Kiejman, avocat de l'hebdo. «On n'a pas délivré de fatwa, mais une citation à comparaître !», rétorque Me Francis Szpiner, autre défenseur de la Grande Mosquée.

    (...) Charlie Hebdo n'est pourtant pas le seul média français à avoir repris les caricatures du prophète. «Elles ont même été diffusées sur TF1 et France 2. Ils n'ont pas voulu se mettre à dos des institutions qu'ils considèrent importantes. Charlie Hebdo, c'est pas grave. On est des mécréants», lance Me Malka.

    (...) Le directeur de France Soir, quant à lui, a sorti l'ensemble du lot dès le 1er février. Une décision qui lui a valu d'être limogé. C'est alors que Philippe Val décide de «réagir» par «solidarité» avec son confrère, pour protester aussi contre la «mollesse» des réactions de l'Union européenne aux incendies de plusieurs ambassades danoises.

    (...) Les mois suivants, les avocats du CFCM réfléchissent à la meilleure ligne d'attaque. Ont-ils été aidés ? «De l'Elysée et l'Intérieur, on a reçu des conseils pour savoir si on devait aller devant la justice civile ou pénale», reconnaît un responsable musulman. Finalement, ils optent l'été dernier pour le tribunal correctionnel. Selon Charlie Hebdo, Dalil Boubakeur aurait pris cette décision avec l'aval d'un chef de l'Etat soucieux des répercussions de l'affaire dans le monde arabe comme en France. «Boubakeur prend assez peu d'initiative sans en référer à l'Elysée. Et coïncidence ? Il a pris comme avocat Francis Szpiner, qui conseille Jacques Chirac», remarque Me Malka.

    ("Charlie face à la justice des hommes ", Libération, mercredi 7 février)

     

     

     

     

     

     

    (...) Sans doute trouvent-ils que la France n'est pas assez raciste, que les Noirs et les Arabes sont trop bien traités, que les lois françaises sont appliquées trop égalitairement, et qu'il est indispensable de rétablir l'équilibre en appliquant la charia à tous ceux qui sont nés pour y être soumis. C'est un point de vue...

    (" Ségrégation positive ", Charlie Hebdo, mercredi 7 février)

     

     

     

    Il n'est nullement question ici de racisme ou de xénophobie, pas plus que d'attaques contre une communauté, quelle qu'elle soit, mais bien du refus qu'une secte religieuse quelconque, aussi nombreuse et ancienne soit-elle, impose son sens du sacré et ses tabous particuliers à la communauté française tout entière, quels que soient ses croyances ou son refus de croire.

    (" Veillée d'armes ", Charlie Hebdo, mercredi 7 février)

     

     

    "Je pense sérieusement à me convertir au bouddhisme et à aller vivre en communauté" ; "Musulmans infidèles !" ; "C'est la faute aux juifs !"; "Mort au pape !" ; "Dieu est avec nous !"

     

    . C'était, mercredi 7 février, devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le premier des deux jours d'audience consacrés à l'affaire de la publication des caricatures du prophète Mahomet dans l'hebdomadaire Charlie Hebdo, qui était poursuivi en la personne de son directeur de publication, Philippe Val, pour "injures publiques envers un groupe de personnes en raison de sa religion".

    (...) Philippe Val, profil émacié, verbe tranchant, est à la barre. "Il s'agit là d'un combat d'idées qui, en aucun cas, exprime un mépris quelconque pour une foi quelconque. On a inventé la démocratie pour qu'il y ait un débat. Lorsque la religion devient une idéologie comme une autre, elle doit pouvoir être critiquée."

    (...) "Vous avez touché le premier pilier de l'islam !", lui a lancé l'avocat de l'UOIF, Me Oussani Mebarek. "S'il fallait que tout le monde respecte les tabous de toutes les religions du monde, comment ferions-nous pour vivre ?", lui a répliqué Philippe Val, en soulignant que ces dessins ne faisaient que "dénoncer tout à fait clairement l'utilisation que font les terroristes de l'islam et la justification par l'islam du terrorisme".

    (...) Me Georges Kiejman, a demandé la parole pour donner lecture d'un courrier qui venait tout juste d'être transmis à son client. "Je tiens à apporter clairement mon soutien à votre journal qui, à sa façon, exprime une vieille tradition française : celle de la satire, de la dérision et de l'insubordination (...). Je puis tout à fait comprendre que certains dessins incriminés aient pu heurter les convictions religieuses de nos concitoyens musulmans (...). Pour autant, je préfère l'excès de caricature à l'absence de caricature." Suivaient quelques phrases lues par Me Kiejman, qui ajoutait avec gourmandise : "La lettre est signée de... Nicolas Sarkozy, sous l'en-tête "Ensemble, tout devient possible" !" Applaudissements et rires dans la salle.

    (...) A la salle surchauffée, le président a alors annoncé la venue de François Hollande, premier secrétaire du PS. "Il valait mieux un bon débat qu'un mauvais procès. La liberté d'expression est un principe absolu", a-t-il dit

    (" Caricatures, religion et politique ", Le Monde, jeudi 8 février)

     

     

     

     

    Il (le CFCM) se console en évoquant certains des résultats d'un sondage publié, jeudi 8 février, par l'hebdomadaire Le Pèlerin. Selon cette enquête, trois quarts des Français estiment "inacceptable" de se moquer publiquement d'une religion, des représentants, des croyants ou du fondateur d'une religion. Ils sont en revanche 48 % (contre 45 %) à trouver inacceptable que les représentants des religions aient recours aux tribunaux pour poursuivre ceux qui les critiquent.

    (" Le soutien de Nicolas Sarkozy à Charlie Hebdo sème la confusion dans les institutions musulmanes ", Le Monde, jeudi 8 février)

     

     

    Un procès fumeux

     

    UNE SALLE archibondée, avec la rédaction de Charlie Hebdo au grand complet, de Cavanna à Cabu ; Philippe Val qui cite Jean-Paul II ; l'un de ses défenseurs, Me Kiejman, qui présente des hommages appuyés à une sculpturale traductrice danoise ; son contradicteur, Me Szpiner, qui moque le ministre de l'Intérieur... Le procès des caricatures de Mahomet, qui s'est ouvert hier au tribunal correctionnel de Paris (...), tient autant du salon à la mode que du débat judiciaire.

    (...) Me Kiejman lit alors une lettre de soutien à M. Val. (...) Me Szpiner, partie civile, soutient alors, mi-sérieux, mi-rieur, que ce témoignage doit être écarté car Nicolas Sarkozy n'a pas reçu, au préalable, l'aval du Conseil des ministres et que ne figure pas la photocopie de sa carte d'identité. Rires. Me Kiejman : « Nous y renonçons. Le tribunal oubliera cette lettre et la presse n'en parlera pas. » On se tient les côtes. Plus sérieusement, l'avocat de la grande mosquée mettra bientôt un témoin de la défense en difficulté, obtenant de l'universitaire érudit Abdelwahad Meddeb un jugement sévère sur le dessin montrant le prophète coiffé d'une bombe en forme de turban. C'est, à coup sûr, cette caricature qui pose le plus gros problème à Charlie Hebdo.

    (...) L'arrivée du témoin Flemming Rose (...) tient du théâtre de boulevard. Le rédacteur en chef du Jyllands-Posten, qui avait commandé les caricatures litigieuses, est d'abord flanqué d'un truchement très âgé qui ne comprend pas grand-chose à ce qu'il doit traduire. Lui est promptement substitué une Danoise polyglotte jailli du public, qui pourrait être son arrière-petite-fille. Me Kiejman qui, lui, pourrait au moins être le père de cette providentielle blonde personne, lui remet sa carte de visite et lui roucoule quelques galanteries bien senties quoi qu'un peu appuyées. La salle en a pour son argent.

    (...) Et Flemming Rose, dont la femme naquit avec la citoyenneté soviétique, lâche ce jugement sans appel sur le procès de Paris : « Cela me rappelle mes débuts, quand je travaillais comme correspondant en URSS. »

    (" Caricatures de Mahomet : le procès où il fallait être vu ", Le Figaro, jeudi 8 février)

     

     

     

     

    (...) Très vite aussi, Dieudonné fait son apparition. "On invoque la liberté d'expression lorsqu'on insulte le musulman et lorsqu'il s'agit de toucher par exemple à Israël, là on est tout de suite taxé d'antisémitisme, alors qu'on ne fait simplement que défendre une opinion sur une question de politique étrangère et qu'il y a là une sorte de limite. C'est étonnant."

    (...) Après ces quelques tirades, nous questionnons, à part, Dieudonné. (...) "C'est intéressant. Je pense qu'ils sont en train de perdre les élections parce que Charlie Hebdo va être condamné. Et donc, ils auront soutenu une action raciste. Ce sera clair. Là est en train de se jouer une partie des élections présidentielles."

    Et les caricatures ?
    "Moi, en tous cas, je n'ai jamais été aussi loin dans mes sketches, jamais. Je me suis toujours interdit l'injure au sacré.Maintenant, si c'est autorisé, laissez-moi faire. Je vais organisez moi même un concours de caricatures sur plein de sujets."

    Dans un autre coin, plus discret, interviewé par une radio, Francis Szpiner, l'un des avocats des plaignants, est plus concis mais tout aussi caustique. " Je vois que monsieur Val, qui dit qu'il n'a rien fait, se croit obligé d'avoir treize témoins pour dire qu'il n'a rien fait. Il y a des évidence pour moi et manifestement pas pour lui."

    (...) Et c'est, probablement, ce qui restera le plus de ce procès, sa capacité à avoir créer le dialogue dans un espace relativement neutre, celui du tribunal, le seul peut-être où pouvait exister ces débats, par essence inachevés. En attendant le verdict...

    (" Dans les coulisses du procès ", SaphirNews.com, vendredi 9 février)

     

     

    Le parquet a requis la relaxe de Charlie Hebdo.

    (...) Dans son réquisitoire, prononcé au second jour du procès de l'hebdomadaire, la substitut du procureur Anne de Fontette a estimé que les caricatures relevaient de la liberté d'expression et ne s'en prenaient pas à la religion musulmane, mais à l'intégrisme. (...) «Ce qui est en évidence dans ces caricatures, (...) c'est la dénonciation de l'utilisation qu'en font les terroristes qui prétendent agir en son nom», selon elle. Cette prise de position était très attendue car le parquet n'était pas à l'origine des poursuites. A l'issue des débats, le jugement a été mis en délibéré au 15 mars.

    (...) Plusieurs témoins sont venus à la barre jeudi pour témoigner en faveur de Charlie Hebdo, notammment François Bayrou. (...) «Au-delà des convictions personnelles, au-dessus de l'offense que l'on peut ressentir, il y a un pilier central de la société dans laquelle nous vivons: la liberté d'expression. Elle nous protège tous, croyants, incroyants et agnostiques», a-t-il dit.

    (" Relaxe requise pour Charlie Hebdo ", 20 minutes, vendredi 9 février)

     

     


    Nationalement, après la demande de relaxe du Procureur de la République dans l'affaire Charlie-Hebdo, j'en viens à me demander s'il est désormais plus heureux d'être militant des khmers roses ou caricaturiste que philosophe, député ou croyant ?

    La liberté d'expression ne peut se diviser : soyons cohérents, si elle doit exister pour un journal satirique, elle doit aussi l'être pour un législateur qui s'exprime sur une loi !

    Mais LA FONTAINE l'avait prévu avant nous : selon que vous serez puissant ou misérable...

    (" La conjuration des imbéciles ", Le blog de Christian Vanneste, vendredi 9 février)

     

     

    Le procureur Anne de Fontette a jugé que (...) "Ce qui est mis en évidence dans cette caricature, ce n'est pas l'obscurantisme de la religion musulmane, son prosélytisme ou encore ses défauts, c'est la dénonciation de l'utilisation qu'en font les terroristes qui prétendent agir en son nom ou au nom du prophète (...) l'intégrisme politique, le djihad, le combat des terroristes".

    Pour le ministère public, ce dessin "pourrait être considéré comme une atteinte au symbole religieux, mais alors c'est un blasphème, et il est aboli dans notre législation depuis la révolution française".

    Mohamed Sifaoui, journaliste, cité par la défense, a montré au tribunal le drapeau de l'Arabie saoudite sur lequel le premier pilier de l'Islam est accompagné d'un sabre. Ou celui du Groupement salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), un groupe terroriste, où des versets du Coran sont juxtaposés à des mitraillettes. "Les musulmans doivent d'abord s'élever contre ça", a-t-il dit.

    (" Caricatures : le ministère public réclame la relaxe ", NouvelObs.com, vendredi 9 février)


     

    Le tour du PAF en audiences

    (sources : Satellifax, I mediasbiz, MSN, Le zapping du PAF)

    * DIMANCHE 4,

    En prime time,

     Le Journal de Bridget Jones-> 8 801 420 (33,8%)

     Capital-> 4 709 040 (17,8%)

     Ali-> 3 699 960 (16,3%)

     Boomtown-> 2 466 640 (9%)

    Je suis un aventurier -> 1 962 100 (7,4%)

     

    En seconde partie de soirée,

     New York, section criminelle-> 4 000 000 (29,4%)

     Enquête exclusive->  2 100 000 (16%)


    * LUNDI 5,

    En prime time,

     J'ai une question à vous poser-> 8 240 820 (33%)

     FBI : Portés Disparus -> 7 343 000 (26,8%)

     Bien dégagé derrière les oreilles-> 4 204 500 (15,9%)

     Un mariage trop parfait-> 3 9200 (%)

    ReGenesis-> 672 720 (2,5%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Confessions intimes -> 2 522 700 (29,8%)

     Mots Croisés-> 1 233 320 (19,5%)


    * MARDI 6,

     Le Grand Journal -> 2 100 000 (7,7%)        

                                     

     En prime time,

     Les Experts : Manhattan->  10 931 700 (40,7%) record !

     Les Camarades-> 5 101 460 (19,8%)

     Jim Jones, la folie...-> 2 298 460 (9,1%)

     La Cité de la Peur -> 3 027 240 (11,9%)

    Pas ma fille ! ->  1 401 500 (5,2%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Pascal, le grand frère->  2 522 700 (34,6%)

     Le silence des agneaux-> 1 681 800 (17,6%)

     T'empêches tout le monde de dormir-> 1 345 440 (16,1%)


    * MERCREDI 7,

    En prime time,

     Football : France/Argentine -> 8 801 420 (34,7%) 1-0 pour l'Argentine

     Pardon -> 6 110 540 (22,9%)

     Des Racines et des Ailes -> 4 709 040 (18,2%) record !

     L'inventeur de l'année-> 3 363 600 (14,2%) en chute libre

     

    En deuxième partie de soirée,

     Preuve à l'appui-> 3 193 360 (30,3%)

     L'Arêne de France-> 1 737 860 (16,5%) le sexe ne fait pas tout...


    * JEUDI 8,

    En prime time,

     Une Femme d'honneur -> 8 969 600 (34,3%)

     A Vous de Juger -> 4 204 500 (15,7%)

     Mystic River -> 4 200 000 (%)

     NCIS -> 4 204 500 (15,7%)

    Elephant Man -> 560 000 (2,2%)

     

    En seconde partie de soirée,

     La méthode Cauet-> 2 690 880 (29,1%) 


    * VENDREDI 9,

    En prime time,

     Le Top 50 du Rire ->  6 390 840 (28,5%)

     PJ ->  5 942 360 (22,8%) special cross over !

               Avocats et Associés ->  5 830 240 (25,3%)

     Thalassa-> /

    La Dérive des Continents  -> /

     Bones ->  4 500 000 (17,4%)


    * SAMEDI 10,

    En prime time,

     La Môme Piaf ->  6 446 900 (29,3%)

     Le Plus Grand Cabaret du Monde ->   5 700 000 (26,4%)

     Fabien Cosma -> /

     Les 4400->  2 900 000 (%)

     

    En seconde partie de soirée,

     New York Unité Speciale-> 1er épisode 4 092 380 (32,3%)

                                                            2eme épisode 4 419 660 (40,4%)

     On n'est pas couché ->   1 850 000 (28,7%)


     La série

     

                                                        (n°1)

    Pourquoi accepter de participer ? Pour l'argent, bien sûr. En réalité, John de Mol se doute que, plus encore que l'âpreté du gain, c'est le fait, simplement, d'échapper à un anonymat émollient, un ordinaire déprimant, qui lui apportera sur un plateau des legions de "candidats-rois de laboratoire". (...) Ils seront nombreux à trébucher. Pourtant, rien qu'en France, on dénombrera quarante-cinq mille candidats pour participer à l'aventure du Loft ! De là à en conclure que dans cette télé-réalité, il n'y a que des victimes consentantes et des bourreaux indifférents, il n'y a qu'un pas aisé à franchir.

    Le réalisateur de Big Brother, Hummie Van Der Toonekrek, admet implicitement toute abscence de limites. Allant encore plus loin que son maître, il avoue, dans une interview réalisée à l'été 2005 pour la Semaine Télé que le "risque est grand aussi de voir un jour un habitant de la maison de Big Brother envisager l'euthanasie". Et bien qu'il soit trop prudent pour sembler s'enthousiasmer à l'idée de ce type de séance choc, il conclut prudemment que "si cela est fait avec soin, la société pourrait se montrer prête à l'accepter".


     Lu dans la presse

     

    La décision de Dupuis de se séparer du tandem Morvan et Munuera a été officialisée hier, après seulement trois albums

    C'est une véritable saga qui traverse l'histoire de la bande dessinée comme James Bond celle du cinéma. Spirou est un personnage indémodable que toutes les générations connaissent et apprécient. (...) En 2004, Dupuis a osé le pari de confier son personnage emblématique à un duo très en vogue, le scénariste français Jean-David Morvan et le dessinateur espagnol José-Luis Munuera. (...) Dès le départ, les inconditionnels de la période Franquin se sont braqués en considérant que Paris sous Seine , le premier opus réalisé par le duo, était raté. Honnêtement, ce n'était pas une franche réussite. (...) Mais avec Spirou et Fantasio à Tokyo, Morvan et Munuera avaient réussi à oublier la pression pour livrer une aventure prometteuse de ce que le tandem pouvait faire.

    (...) Il semble cependant que, d'un commun accord, la maison de Marcinelle et les auteurs aient décidé d'arrêter là leur collaboration. Rien ne filtre sur les raisons exactes de cette séparation. Échec commercial, trop grande rupture avec le passé sont deux pistes qui peuvent expliquer ce qui peut être considéré comme un échec tant le Spirou de Morvan et Munuera, même s'il a eu du mal à trouver ses marques, était enfin porteur de bien belles promesses. Pour les amateurs, Dupuis indique tout de même que l'on devrait encore revoir le tandem à la barre lors d'un one shot de Spirou.

    Pour l'instant, on ignore qui pourrait reprendre les commandes, même si les rumeurs les plus folles circulent déjà sur le Net. Une chose est certaine, c'est que Spirou continuera sa route.


    (" Spirou et Fantasio vont encore changer de cible ", La Dernière Heure, jeudi 1er février)

     

     

     

    Hors plateau, tutoyez vous les politiques?


    J’en tutoie quelques uns. (...) J’ai fait mes études avec, par exemple, Montebourg et Coppé. Eux, forcément, je vais les tutoyer. Mais attention, dans ce métier le tutoiement est mécanique. Cela n’induit en rien une quelconque connivence. Nicolas Sarkozy est par exemple quelqu’un qui force le tutoiement et qui essaie de l’imposer. J’y ai toujours résisté, mais cela ne me choque pas outre mesure car pour lui, cela semble automatique.

    (...)

    Lors des déjeuners politiques, qui paie l’addition?


    Dans les trois quarts des cas, c’est moi. Je possède même un budget à France 2 pour régler les déjeuners. Je me suis battu pour l’obtenir.

    (...)

    TF1 prépare actuellement une série de prime time où un politique sera face à cent français qui l’interrogeront. L’avenir des émissions politiques passe-t-il par le remplacement des journalistes au profit de simples citoyens?


    Je ne crois pas. On doit certes introduire d’autres éléments dans ces émissions, comme des Français lambda, mais on ne pourra toutefois pas se passer des interviewers spécialisés. Ce sont eux qui vont pousser les politiques dans leurs retranchements, eux qui possédant leurs dossiers, sauront qu’il y a deux ans tel candidat disait blanc et qu’aujourd’hui il dit noir. L’important pour eux, c’est de tomber sur un journaliste vif, informé et qui posera les questions essentielles.

    Le débat sur la connivence a aussi été nourri par les affaires Béatrice Schonberg et MArie Drucker, toutes deux compagnes d’un ministre. La polémique qu’elles ont engendrée est-elle un faux problème?


    (...) C’est à nous, journalistes, d’affirmer qu’il existe une frontière entre la vie privée et notre métier de journaliste. Car (...) il faudrait alors interdire les déjeuners avec les politiques et toutes les relations quelles qu’elles soient.

    (David Pujadas, VSD, mercredi 31 janvier)

     

     

     

    Sollicitée, Ségolène Royal a décliné le privilège d'inaugurer la formule. Le suspense a même plané sur sa participation à une date ultérieure ; mais Julien Dray, le porte-parole du PS, l'a levé vendredi dernier, en annonçant que la candidate socialiste serait sur TF1 le 19 février. Soit en pleines vacances scolaires, ce qui risque de se répercuter sur l'audimat.
    Nicolas Sarkozy, lui, n'aura pas ce handicap, mais il a fixé la barre très haut : il espère atteindre les 10 millions de téléspectateurs. L'équipe de campagne se concentre depuis plusieurs semaines déjà sur la promotion de l'événement. Il faut mobiliser les adhérents de l'UMP, qui recevront, dans la journée, un dernier pense-bête sous forme de SMS, et attiser la curiosité des autres.

    (...) Le candidat ne connaît pas les questions du panel et, s'il est libre de se déplacer dans les travées, il ne peut choisir ni ses interlocuteurs, ni le sujet traité.

    Le spectacle est donc assuré, mais rien ne garantit que Nicolas Sarkozy en sorte gagnant. Le précédent fameux du débat sur l'Europe, organisé en avril 2005 entre Jacques Chirac et un panel de 80 jeunes, illustre les difficultés de l'exercice. Il a rassemblé près de 7,4 millions de téléspectateurs ; mais, en avouant « ne pas comprendre » les attentes de ses interlocuteurs, le chef de l'État a fourni des arguments au camp du non au référendum constitutionnel.

    (" Nicolas Sarkozy, premier invité des grands débats télévisés ", Le Figaro, lundi 5 février)

     

     

    « Vingt-cinq personnes ont travaillé pendant trois semaines pour y parvenir,

    assure le directeur du département politique et opinion, Brice Teinturier. Nous étudions les données de l'Insee sur la population française pour dresser le profil des personnes à rechercher en termes de sexe, de classe d'âge et de catéorie socioprofessionnelle. »

    (...) « Nos équipes demandent aux personnes interrogées quelle est leur sensibilité politique pour que, de Lutte ouvrière au Front national, toutes soient représentées », ajoute Teinturier. Les sondeurs se réfèrent ensuite aux résultats obtenus par chaque parti à la présidentielle de 2002 et s'efforcent d'en déduire combien de ses sympathisants doivent figurer dans le panel pour qu'il soit représentatif de l'électorat. Les adhérents des partis politiques sont écartés, mais le cas de figure est rare.

    (...) Les refus peuvent avoir plusieurs motifs, en particulier le manque de temps ou la longueur du déplacement à effectuer. L'échantillon une fois constitué, la Sofres doit encore mettre au point une « liste d'attente » en cas de désistement.

    La logistique - transport des personnes sélectionnées jusqu'à la capitale, rassemblement dimanche soir dans un hôtel parisien proche de TF1, présentation des participants, isolement jusqu'à l'émission - est ensuite assurée par la société de production, A prime group. Son président est Dominique Ambiel, ancien conseiller en communication de Jean-Pierre Raffarin à Matignon.

    À la Sofres, comme à TF1, on assure enfin que les questions des participants ne sont pas connues à l'avance.

    (" Comment est constitué un panel de cent Français représentatifs ", Le Figaro, mardi 6 février)

     

    Le 15 mars 2005, TF1 avait ainsi prévu de programmer un docu-fiction intitulé La Tragédie de Nanterre. Au travers de nombreux témoignages d'élus rescapés et de scènes reconstituées, il relatait la tuerie perpétrée par Richard Durn dans la nuit du 26 mars 2002 au conseil municipal de Nanterre. A la suite de la protestation de plusieurs victimes, TF1 avait envoyé des coursiers dans les rédactions pour récupérer toutes les cassettes de ce film avant de le déprogrammer.

    Traditionnellement, les chaînes envoient aux critiques télé des copies des fictions, documentaires ou magazines suffisamment à l'avance. Mais la crainte d'actions en justice incite désormais les télévisions à la prudence. Afin d'éviter les référés, elles ne mettent plus en circulation de cassettes d'un programme susceptible de soulever une polémique ou de parvenir sur le bureau d'un avocat. Elles se contentent d'organiser des projections de presse collectives ou à la carte.

    (...) Le refus d'envoyer à l'avance la copie de certains programmes obéit parfois à d'autres motifs. Pour éviter de mauvaises critiques ou garder l'effet de surprise, les chaînes jouent les cachottières. (...) En septembre de la même année (2003, NDLR), la Une s'était également refusée à communiquer une cassette de son nouveau magazine "Scrupules" (Réservoir Prod), pourtant enregistré de longue date. Racoleur par ses engueulades en plateau, "Scrupules" avait été déprogrammé après plusieurs numéros.

    (" Les critiques télés sont privées de DVD pour éviter les procès ", Le Monde, dimanche 4 février)

     

     

     

    Ce nouvel acteur de la presse gratuite délivre, en 28 pages, l'essentiel de l'information du jour, largement illustré de photos, tout en offrant à ses lecteurs trois articles de réflexion et de décryptage préparés par des journalistes du Monde (pour Paris et l'actualité nationale) et de Courrier international (pour l'étranger). Le groupe Bolloré et le groupe Le Monde ont créé une société commune, dotée d'une rédaction propre, pour réaliser ce quotidien. (...)

    Dans un premier temps, le groupe Bolloré, qui finance le lancement, en détiendra 70 % du capital, et Le Monde 30 %, ce dernier ayant la possibilité, à son initiative, de remonter à 50 %.

    Pour le groupe Le Monde, cette entrée dans la presse gratuite intervient à un moment où ce secteur est devenu un acteur pérenne de la presse quotidienne, bénéficie d'une audience en progression continue et occupe une position forte dans les choix des annonceurs. Il s'agit pour notre groupe de prendre acte de l'émergence de ce nouveau paysage. (...)

    Il propose donc à ce nouveau lectorat un journal de qualité susceptible d'apporter également des espaces de réflexion et d'inciter à la lecture de la presse payante en général et à celle du Monde et de Courrier international plus particulièrement.

    (" Bolloré et Le Monde lancent le quotidien gratuit Matin Plus ", Le Monde, mercredi 7 février)

     

     

     

    Baptisé Matin Plus , il sera la tête de pont francilienne du réseau Ville plus, créé par des quotidiens régionaux pour contrer l'offensive de Metro et 20 Minutes en province.

    Pourquoi tous ces gratuits ?

    Depuis l'arrivée en force de Metro en 2002, les quotidiens gratuits se sont multipliés. A Paris et dans plusieurs grandes villes de province, ils seront quatre, désormais, à se disputer les faveurs des lecteurs. (...) Et c'est sans compter les magazines gratuits, qui fleurissent eux aussi. (...) Si tous ces journaux ont vu le jour, c'est bien sûr parce qu'ils trouvent des lecteurs (c'est évidemment plus facile quand on est gratuit), mais aussi et surtout parce que ce lectorat (jeune, féminin, actif et urbain) intéresse les publicitaires.

    Y a-t-il de la place pour tout le monde ?

    Ce n'est pas sûr. (...) Mais la question se pose surtout pour les recettes publicitaires. Récemment, 20 Minutes a suspendu le lancement de son hebdomadaire économique, paradoxalement baptisé RNG (Rien n'est gratuit). Motif invoqué par Pierre-Jean Bozo, PDG du titre : «l'atonie du marché publicitaire». (...) Résultat : l'économie des gratuits, comme celle des payants, est fragile.

    Gagnent-ils de l'argent ?

    Trois ans après sa création, le Metro français a dégagé en 2005 un premier et modeste bénéfice de 300 000 euros. Le journal devrait être bénéficiaire en 2006 également. De son côté, 20 Minutes n'était pas encore à l'équilibre en 2006, même s'il s'en est rapproché. Les dizaines de millions d'euros investis pour créer les deux quotidiens sont donc encore loin du retour sur investissement.

    (" Matin Plus, un gratuit de plus ", Lbération, mardi 6 février)

     

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