• Dimanche 18 Février 2007

    LE BILLET DE LA SEMAINE 

     

    Fin de semaine mouvementée pour Alain Duhamel...

                   

     (18/02)

    N°38


     Les phrases de la semaine

    C'est quelqu'un que j'aime bien, et je voterai pour lui.   "

    (Alain Duhamel, 27 novembre 2006. Confidence faite à des étudiants de Sciences Po lors d’une conférence organisée par les jeunes de l’UDF.)

     

    Si Elisabeth Levy s’est faite virer (de RTL en 2004, ndlr), c’est que cette apôtre de la tolérance est incapable de débattre puisqu’elle n’écoute jamais les autres "

    (Pascale Clark, 6 février 2007, Le Nouvel Obs.com. Elizabeth Levy était l'une des polémistes de On refait le monde, sur RTL, du temps où Pascale Clark y officiait.)


     

    Dans l'actu 

    Revue de détail des principales annonces médias de la semaine.

     - Deux jours exceptionnels pour France 2 ! Dimanche et lundi dernier, les dirigeants ont surement dû sabler le champagne. Dans l'après-midi de dimanche, les émissions ont accumulé les bons scores : Vivement Dimanche (4,5 millions et 27,5%), le Tournoi des Six Nations Irelande/France (6,5 millions), Stade 2 (3,5 millions), jusqu'à l'apothéose avec Vivement Dimanche Prochain (6,4 millions). En prime time, le film Un crime au paradis s'est payé le luxe de battre TF1 (7,6 millions pour 28%). Faîtes entrer l'accusé, en deuxième partie de soirée, a connu son deuxième meilleur score depuis sa création (3 millions, 24,5%). Et le lendemain, la chaîne publique est également arrivée première des prime time face à J'ai une question à vous poser ! Il faut dire qu'elle passait rien de moins que des épisodes inédits de FBI : Portés Disparus.

     

     

    - Et l'inventeur de l'année est...

    Raymond ! Le retraité a obtenu les faveurs du public pour la commercialisation de son barbecue vertical. Personnellement, ce n'est pas l'invention qui m'enthousiasmait le plus, mais bon, pourquoi pas ? Il recevra donc 150 000 € pour le développement de son bébé. Interrogé sur Europe 1, il a confié qu'il souhaiterait le voir commercialisé avant cet été, aux alentours de 300 €. Pour M6, cependant, le bilan est plutôt mitigé. Les audiences n'ont cessé de décroître au fil des semaines, pour aboutir à un score en dessous des 3 millions. Pas vraiment glop pour une finale en direct ! La saison 2 est toujours incertaine.

     

     

     - Le Lay et Mougeotte, out ?

    C'est ce que croit savoir Le Nouvel Obs dans son numéro de jeudi dernier. Selon l'hebdo, Patrick Le Lay tirerait sa révérence après les présidentielles. Martin Bouygues, le principal actionnaire de la chaîne, lui aurait d'ores et déjà demandé de former son successeur. Son adjoint Etienne Mougeotte pourrait, lui, rester en place quelques mois de plus, le temps de passer le relais à un autre. Laissons le mot de la fin au Nouvel Observateur : " Patrick Le Lay, qui fêtera ses 65 ans le 7 juin, avait tenté d'éviter cette question taboue, en déclarant dans « le Monde » en septembre dernier : « Ma seule limite d'âge, c'est 70 ans. Je partirai quand j'aurai réussi à faire du groupe TF1 un groupe de médias et de nouveaux médias.» L'objectif est-il atteint ? Pas encore sur internet, mais Le Lay a rattrapé son retard côté TNT en entrant dans le capital du groupe AB. " A suivre, donc.

     

     

     - Et de deux ! Après avoir été privé de présidentielles en 2002 pour son livre d'entretiens avec Lionel Jospin, Alain Duhamel vient de connaître le même sort. Cette fois, c'est son "coming-out" poltique qui est en cause. Lors d'une conférence à Sciences Po Paris avec des jeunes UDF, l'éditorialiste et chroniqueur politique a affirmé qu'il voterait pour François Bayrou. Bien que les faits remontent à novembre 2006; la vidéo incriminée n'a commencé à faire du bruit que ces jours-ci. Mise en ligne il y a une dizaine de jours, elle a crée la polémique après que Guy Birenbaum s'en soit fait l'écho sur son blog. Résultat sans appel : plus question pour Duhamel de montrer sa trombine sur France 2, ni même de tenir sa chronique quotidienne sur RTL. Il sera d'ailleurs remplacé par Franz Olivier Giesbert durant les quinze prochains jours, qui correspondent à ses vacances. Pour plus de détails, lire LU DANS LA PRESSE, ci-dessous.

     

     - Exclusif ! Vent de panique dans + Clair (CANAL +). Que faire quand on enregistre une émission médias le jeudi, et que la polémique de la semaine tombe un vendredi ? Réponse : on réenregistre certaines séquences en catastrophe. C'est ce qui est arrivé à Florence Dauchez dans le dernier numéro de + Clair. Les téléspectateurs attentifs auront noté que cette semaine l'enoncé du sommaire s'est fait en voix-off, afin d'intégrer le reportage consacré à Patrice Duhamel. Habituellement, la présentatrice l'annonce elle-même en plateau, à l'aide d'un prompteur. De même, lors de la séquence où elle effectuait le lancement du reportage, elle était filmée de très loin. Et pour cause : ses lèvres ne correspondaient en rien à ses paroles ! Là-aussi, Mme Dauchez a tout redoublé en voix-off. Elle devait, dans la réalité, annoncer un autre invité, qui a été coupé au montage pour laisser suffisamment de place à Duhamel.

    Dès lors, pourquoi ne pas proposer cette émission en direct, afin d'éviter tous les tracas inhérents à un produit enregistré ? Et surtout, pour que les téléspectateurs ne soient plus pris pour des idiots finis ?


     

    Le tour du PAF en audiences

    (sources : Satellifax, I mediasbiz, MSN, Le zapping du PAF)

    * DIMANCHE 11,

     Sept à Huit -> 5 045 400 (24,7%)

     Vivement Dimanche Prochain -> 6 390 840 (27,3%) record historique !

     

    En prime time,

     Terminator 3 -> 7 287 800 (27,5%) battue par France 2

     Un Crime au Paradis -> 7 624 160 (28%)

     Boomtown ->  2 522 700 (9,1%)

     Zone Interdite -> 3 756 020 (14,2%)

    Beignets de Tomates Vertes -> 1 681 800 (6,5%)

     

    En seconde partie de soirée,

     New York, section criminelle-> 3 868 140 (31,2%)

     Faîtes entrer l'accusé-> 2 915 120 (24,5%)

     Enquête exclusive->  1 401 500 (12,5%)


    * LUNDI 12,

    En prime time,

     J'ai une Question à vous poser -> 6 390 840 (27,7%)

     FBI : Portés Disparus -> 7 792 340 (28,5%) leader !

     Un Petit Garçon Silencieux -> 4 652 980 (17,7%)

     Shangaï Kid-> 3 587 840 (13,9%)

    ReGenesis-> 672 720 (2,5%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Incroyable mais vrai -> 1 962 100 (34,7%)

     Complément d'enquête -> 1 681 800 (25,9%)


    * MARDI 13,

    En prime time,

     Les Experts : Manhattan->  10 315 040 (38,2%)

     Les Camarades -> 4 709 040 (18,1%)

     1967 : La Révolution Sexuelle... ->  3 300 000 (13,5%)

     Super Nanny -> 3 756 020 (14,1%)

    Je suis homo, et alors ? -> 1 177 260 (4,4%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Le Droit de Savoir ->   2 915 120 (37,7%)

     T'empêches tout le monde de dormir-> 1 400 000 (18,4%)


    * MERCREDI 14,

    En prime time,

     Les Experts -> 9 305 960 (37,8%)

     La Saint-Valentin en chansons -> 4 709 040 (21,3%)

     Vie Privée, Vie Publique -> 2 130 280 (9,2%)

     L'inventeur de l'année-> 2 915 120 (12,8%) la finale !

    Le fascisme italien en couleurs -> 1 009 080 (4,1%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Preuve à l'appui->  1er épisode 3 756 020 (41,4%)

                                               2ème épisode 2 522 700 (43,7%)

     L'Arêne de France-> 1 345 440 (22,9%)

     The Unit->  1 233 320 (10,7%)


    * JEUDI 15,

     

    En prime time,

     Julie Lescaut ->  9 183 840 (36%)

     A vous de Juger -> 3 531 780 (18,5%) avec François Bayrou

     Les Truffes -> 2 186 340 (8,5%)

     NCIS -> 4 933 280 (18,9%)

    Une Histoire Vraie -> 1 289 380 (5,1%)

     

    En seconde partie de soirée,

     La méthode Cauet-> 2 746 940 (30,2%)

     Vive la France ? -> 560 600 (17,9%)

     Alias -> 2 500 000 (17,4%)


    * VENDREDI 16,

    En prime time,

     La Grande Soirée Anti-Arnaques->  5 774 180 (27,3%)

     PJ ->  5 213 580 (21,3%)

     Thalassa-> 3 363 600 (15,2%)

     Bones -> 4 877 220 (20%)

    Pépé Carvalho -> 728 780 (3,1%)


    * SAMEDI 17,

    En prime time,

     Les 100 plus grands moments drôles...-> 7 512 040 (35,5%)

     Sur un air de fête->  3 980 260 (19%)

     Les Soeurs Robin -> 4 765 100 (21,5%)

     Les 4400-> 2 354 520 (10,3%)

    Alerte au pillage des royaumes de Saba -> 896 960 (4%)

     

    En seconde partie de soirée,

     New York, unité spéciale -> 3 600 000 (32,2%)

     On n'est pas couché-> 1 900 000 (30%)


      La série

                                                        (n°2)

    Son ressort ? Sa passion ? Le travail, d'abord le travail. Et puis "l'argent, le pouvoir" ajoutent certains critiques qui laissent tomber comme un anathème : "Un pur steréotype." (...) L'Express a raconté par le menu comment Stephane Courbit est parvenu à poser un pied dans le saint des saints du Midi de la France en acquérant une villa sous les auvents de Sainte-Anne et du Capon, dans les Parcs de la Moutte. Là où les vrais rois de Saint-Tropez savourent la beauté du lieu, claquemurés entre eux.

    (...) Mais en profite-t-il vraiment ? Si l'on s'en tient aux témoignages de son entourage le plus proche, Courbit est d'abord un bosseur acharné, qui travaille de 8 heures du matin à 11 heures du soir. Un ambitieux qui se rêve Bebear, Arnault, ou Pinault. (...) "Rien ne lui plaît plus que d'être présenté comme celui qui, dans les coulisses, tire tous les fils."

    Les psychiatres qui encadraient le casting du Loft sont allés plus loin, l'évoquant comme un "pervers", quelqu'un "qui ne fume pas, ne boit pas - sauf du Coca-Light-, ne semble pas interessé par les femmes mais est mu par la volonté de cloisonner, manipuler, avec un goût extrème de l'intrigue, du mystère, du secret". Il était donc logique que John de Mol, maladivement secret lui aussi, adopte ce fils spirituel, en lequel il ne pouvait que se reconnaître.


    Lu dans la presse

    (...) Je faisais un débat contradictoire avec Marielle de Sarnez, qui est actuellement (...) directrice de campagne de François Bayrou. Et pour dire les choses comme elles sont, j'étais assez critique vis-à-vis de la campagne de François Bayrou. (...) Et je critiquais pas mal François Bayrou. Et puis à un moment, dans la chaleur de la discussion, j'ai voulu un peu rectifier les choses. J'ai dit : "Mais François Bayrou, en fait, comme bonhomme je l'aime bien". Ce qui est la vérité. Sur l'Europe, on est très proche, et c'est vrai. (...) Donc, c'est par rapport à ça que je me suis toujours fixé politiquement. Et j'ai dit : "Et puis je voterai pour lui" - dans ma tête, d'ailleurs, ça voulait dire, en fait je voterai pour lui sur l'Europe, mais voilà. C'était une réunion...

    Mais c'est interprété : "Je voterai pour lui à l'élection présidentielle"...

    Oui, mais ça c'est forcé, ça. C'est forcé !


    L'interprétation est juste ou elle est fausse, pour dire les choses comme elles sont ?

    (...) A l'époque, (...) compte tenu de la campagne que faisait François Bayrou, je n'aurais pas voté pour lui. Ca c'est clair, puisque c'est une campagne que je n'aimais pas. Bon, aujourd'hui, on va voir comment les campagnes évoluent. A mon avis, elles évoluent toutes en ce moment. Enfin ça, on n'est pas là pour en parler ce matin.

    (...) Il y a des drames plus grands dans la vie. C'est désagréable. Mais d'abord, ce n'est pas le premier accident professionnel dans notre profession. (...) Je dirais que j'ai trouvé qu'à RTL, les gens se sont très bien comportés, que j'ai trouvé que la Direction de France Télévision s'est très bien comportée. Je dirais que j'ai trouvé que la société des rédacteurs a été minable à France 2 mais elle l'a toujours étée. Donc, c'est comme ça.

    C'étaient des propos privés ? Vous le ressentez comme ça ?

    (...) Un amphi de Sciences Po, c'est pas se mettre sur la Place de la Concorde avec un mégaphone en disant : "Votez pour X !" C'était... On analysait une campagne. Moi, je la critiquais, c'est ça le paradoxe d'ailleurs. (...) Je trouve qu'elle s'améliore plutôt d'ailleurs. Mais ça c'est un autre problème.
    La deuxième chose, c'est vraiment l'effet d'Internet qui est à la fois émancipateur - ça permet à beaucoup de gens de participer, de s'intéresser, d'être volontaire -, et qui est en même temps totalitaire, parce que dès qu'il se passe quelque chose, il y a un espèce d'effet de choc gigantesque, artificiel, souvent éphémère - peut-être que demain matin, on n'en parlera plus du tout -, mais qui donne l'impression que tout le monde est emporté par un raz-de-marée. Tout ça est artificiel, subjectif, irrationnel. Le contraire de tout ce à quoi je crois.

    (Alain Duhamel, interrogé par Jean-Michel Apathie ", RTL, vendredi 16 février)

     

     

    Autrement dit, tous les journalistes que nous n¹avons même pas besoin de citer, qui ne dissimulent pas leur sarkozysme militant, ont parfaitement le droit de manifester jour après jour leurs préférences mais le seul fait d¹avoir incidemment, même de façon critique il y a quatre mois laissé entendre qu¹on pourrait à la rigueur voter Bayrou vaut exclusion et supension. Presque mise au ban.

    Cela en dit long sur la mise en coupe réglée des médias, y compris ceux de service public, d¹autant que l¹on peut en revanche, impunément, comme la direction de l¹information de TF1 l¹a fait, manifester son hostilité totale au même François Bayrou.

    (" Libérez Alain Duhamel ! " par Jean-François Kahn, Marianne.fr, jeudi 15 février)

     

     

    Faut-il évoquer, par exemple, la manière dont la plupart des médias ont relayé - comme un seul homme et en moins de 24 heures - les sorties des "chiens de garde" de l'UMP sur le chiffrage des propositions de Ségolène Royal depuis dimanche dernier ?

    (...) Et que dire, enfin, des étonnants remerciements d'un Philippe Val à Nicolas Sarkozy soutenant Charlie dans l'affaire de la publication des caricatures de Mahomet... Le même Nicolas Sarkozy qui convoqua un éditeur pour l'empêcher de publier un livre ou obtint la tête d'Alain Genestar, le patron de Match... De la liberté d'expression à géométrie variable !

    (...) ce titre, je veux juste faire remarquer aux grandes consciences qui se sont réveillées dans la corporation pour sauver le "soldat Duhamel" qu'il leur faudra se préoccuper avec autant d'entrain des soutiers de la profession contraints d'avaler leur chapeau au quotidien dans leurs rédactions. Des pigistes précarisés qui rament et dont on charcute allègrement les papiers sans qu'ils aient le moindre mot à dire. Des journalistes sans nom engoncés entre le "tout libéral" et l'auto-censure générale qui sous-tend le système...

    Le "sacrifice" de Duhamel ?

    Gare aux excès !

    Ce n'est pas Mozart qu'on assassine.

    Rien qu'une farce de plus.

    Une farce tragique.

    Un vrai leurre.

    (" Leurre de vérité ", Le blog NRV de Guy Birenbaum, vendredi 16 février)

     

     

    La chaîne qui a reçu 3 fois Sarkozy dans l'émission dominicale de Michel Drucker,

    La chaîne qui a consacré une émission de 3 heures au même Sarkozy pour son entrée en campagne,

    La chaîne dont le journal de 20 heures est toujours présenté par l'épouse d'un ministre bientôt officiellement sarkozyste,

    La chaîne qui n'a pas retiré de l'antenne Pascal Sevran, soutien de Nicolas Sarkozy, après ses propos sur le sexe des Noirs,

    La chaîne-phare d'un groupe, France Télévisions, dont le président Patrick de Carolis a co-signé un livre avec Bernadette Chirac en pleine campagne électorale 2002,

    Cette chaîne là vient de suspendre Alain Duhamel pour avoir affiché un choix électoral, dans une réunion publique, dans une institution non moins publique, et non dans une "confidence" comme l'écrit notamment Le Figaro.

    (" Alain Duhamel suspendu, France 2 faux-cul ", Des mots et débats, jeudi 15 février)

     

     

    Je défends la liberté d'expression et l'objectivité des journalistes"

    , a déclaré François Bayrou, en clôturant un colloque sur la culture organisé par l'UDF au Sénat. "Je préfère et de loin des journalistes objectifs, dont on connaisse l'opinion, à des journalistes dont on ne connaît pas l'opinion, mais qui sont tendancieux et partisans", a-t-il ajouté.

    "Si Alain Duhamel, au lieu de prononcer le nom de François Bayrou, avait prononcé d'autres noms, l'écho aurait été moindre et peut-être les réactions"

    également, a-t-il dit.

    (...) "Il faut tourner la page sur le temps du sectarisme, le temps où on était obligé de se taire", a-t-il lancé. M. Duhamel a toujours été "un journaliste honnête", qui "n'a jamais eu la moindre complaisance à l'égard de ceux" qu'il a interviewés, a-t-il estimé.

    (" François Bayrou prend la défense d'Alain Duhamel ", Le Monde, samedi 17 février)

     

     

     

     

     

    Diriez-vous que la chaîne que vous dirigez a vécu son âge d'or?

    C'est tout le contraire: je pense que celui-ci est devant nous. (...) Aujourd'hui, et demain encore plus, on peut dire que les Français capteront nos programmes sur une batterie d'écrans, qui vont du téléviseur au téléphone portable. (...) Vous observerez qu'en 2006 nous avons réalisé 98 des 100 meilleures audiences de la télévision. Que, pour l'année écoulée, TF 1 a été en tête 346 soirées sur les 365 que compte le calendrier. Et que, de surcroît, le nombre de téléspectateurs de TF 1 présents devant leur poste en soirée a été supérieur à la saison précédente. Vous remarquerez, enfin, que M 6, dont on ne peut pas dire qu'elle ne fait pas de nombreux efforts depuis des années pour se développer, n'a pas réussi à placer un seul de ses programmes dans les 100 premières places de ce hit-parade. Ce n'est donc pas demain que les petites chaînes thématiques, qui se sont créées grâce à la TNT, vont pouvoir exister dans ce paysage.

    Mais n'est-ce pas la télévision, plus globalement, qui risque à terme de ne plus intéresser?

    (...) Je ne nie pas que l'émergence de nouveaux acteurs, comme les opérateurs de télécoms, sur le marché des droits, sportifs et autres, ne soit pas une nouveauté qu'il faille prendre en considération, mais je reste convaincu en matière de télévision que ce sont les éditeurs de programmes qui seront les gagnants de demain.

    La TNT, qui couvre aujourd'hui 35% du territoire, est-elle à vos yeux un accident industriel ou, au contraire, une aubaine pour vos développements futurs?

    (...) La première évidence est que les Français s'équipent massivement en écrans plats 16/9 et haute définition. Or la seule façon de diffuser massivement et rapidement des programmes en haute définition en France aurait été d'utiliser le réseau numérique terrestre avec la norme adéquate Mpeg4. Aujourd'hui la haute définition ne peut exister sur la TNT.

    Quelle aurait dû être la bonne méthode?

    (...) Au lieu d'aller voir ceux dont c'est le métier, depuis maintenant deux décennies on a choisi de faire émerger ce que l'on appelle des «nouveaux entrants». Ce n'est pas une approche raisonnable.

    (...) J'observe que ces nouveaux entrants, à qui l'on a donné des fréquences, sont focalisés sur la valeur patrimoniale qu'ils ont obtenue.

    (...) Que restera-t-il de toutes ces fréquences hertziennes quand les Français, à l'instar de leurs voisins, regarderont principalement la télévision en HD 16/9 par le biais du satellite et de la fibre optique, ce qui est inéluctable?

    Comment allez-vous adapter TF 1 à ce nouveau paysage?

    Nous allons continuer à faire notre métier, à tailler notre route en créant de nouvelles chaînes. Nous travaillons à la création d'un nouvel ensemble de chaînes gratuites que nous installerons, dans les mois qui viennent, sur le câble, le satellite et l'ADSL. (...) Nos développements dans le domaine de la vidéo à la demande et sur Internet vont se poursuivre.

    Dans le même temps, vous réorganisez l'information du groupe TF 1-LCI.

    L'on assiste ainsi à des modifications de comportement de plus en plus sensibles de la part de l'individu, qui est à un moment téléspectateur, à un autre moment internaute, quand il n'est pas sur son mobile. Et, suivant l'outil qu'il utilise dans sa journée, cet individu ne va pas consommer tout à fait le même type d'information. C'est la raison pour laquelle le groupe TF 1-LCI (...) doit être en mesure de s'adapter à ces différents marchés en proposant au consommateur une information à la carte. (...) C'est le chantier que nous avons ouvert. (...) Parce qu'il y va de l'image de marque du groupe. L'information a toujours été l'une des raisons d'être de TF 1.

    C'est aussi par là qu'on vous attaque. Comme c'est le cas avec le président de l'UDF, François Bayrou...

    Je ne dirai rien sur François Bayrou. Il mène sa campagne présidentielle comme il l'entend, ce n'est pas mon problème. En revanche, ce qui m'interpelle, au-delà de cette polémique, c'est de constater qu'en vingt ans la vision de la télévision a peu évolué. C'est toujours TF 1 que l'on met en joue. Comme si cette chaîne était une superpuissance à l'échelle de la planète.

    (...) La Une est une entreprise modeste comparée aux vrais «nouveaux entrants» que sont Google, Orange ou les géants qui gravitent, de par le monde. (...) Face à ces conglomérats, il existe en France une entreprise de taille moyenne qui s'appelle TF 1 et que la classe politique devrait encourager et protéger, plutôt que de chercher à l'attaquer et à l'affaiblir.

    (" TF1 n'est pas une superpuissance ", L'Express, lundi 12 février)

     

     

     


    En exclusivité mondiale, Libération va tester pour vous le degré de droititude (ben quoi ?) de la chaîne de Patrick Le Lay. Prenons le meeting, dimanche à Villepinte, de Ségolène Royal.

    (...) Sur France 2, premier sujet : l'ambiance. (...) En une minute trente, emballé, c'est pesé. En deux minutes ensuite, la Deux dresse l'éventail des mesures de Royal puis, en plateau, Gilles Leclerc analyse. Dans l'ensemble, ça lui va.

    (...) En face, sur TF1, premier sujet : l'ambiance en une minute trente. Le journaliste a remarqué que la candidate est en rouge et Jospin absent. (...) Hop, on passe aux propositions : une minute trente. L'analyse maintenant ? Non, doucement, pas tout de suite : s'agirait pas d'oublier Sarkozy et son «contre-événement» . Alors, maintenant l'analyse ? Non, d'abord, Chirac chez Drucker. Et un petit coup de Le Pen, pour la route. Enfin, l'analyse, par François Bachy. Figurez-vous que, c'est comme à l'Ecole des fans , tout le monde a gagné. (...) Un petit coup de lèche à droite («Nicolas Sarkozy en est déjà à l'ouverture pour le second tour») avant de les encenser de conserve («Renouveau générationnel des candidats, ton plus moderne, plus direct») . Et pan dans les dents de ceux qui accusent TF1 de rouler pour la droite. Non, TF1 n'est pas de droite, elle est juste du côté du pouvoir, on allait dire du manche.


    (" TF1, du côté du manche ", Libération, jeudi 15 février)

     

     

     

    En dehors de cette augmentation de la publicité qui, pour l’instant, est rejetée, quelle est votre marge de manœuvre financière?

    Si l’on estime que France Télévisions a un rôle à jouer en termes d’information, de création et de proximité, il faut lui en donner les moyens. Je rappelle que la redevance est de 116 euros en France, soit la moins chère d’Europe. Sur ce montant, seuls 80 euros reviennent aux chaînes publiques. Sur 365 jours, cela revient à 22 centimes par foyer.

    Soit le coût moyen d’un texto en échange de cinq chaînes de télévision très complémentaires, dans les domaines de la création, de l’information et du sport.

    (...)

    Les audiences des grandes chaînes généralistes s’effritent. Quelle leçon en tirez-vous?

    Nous restons le premier groupe audiovisuel français en termes d’audience, tant sur l’univers analogique que numérique. France 2 a baissé dans les mêmes proportions que ses concurrentes historiques, tandis que France 3 a consolidé son audience, ce qui est remarquable.

    Vous demandez une augmentation de la publicité. Avez-vous du mal à tenir vos engagements en faveur de la création?

    Cela n’a rien à voir. Nous ne transigerons jamais sur les programmes de création ou les émissions d’information. Financièrement, nous sommes déjà au-delà de ce que nous avions promis, avec plus d’un million d’euros par jour pour la création. Sur ce point, je tiendrai mes engagements pris devant le CSA lors de mon élection. En revanche, organiser des respirations publicitaires dans les émissions de jeux et de variétés, tout en respectant la limitation horaire à laquelle nous sommes soumis, rapporterait 15 à 20 millions d’euros supplémentaires que nous pourrons intégralement réinvestir dans la création. C’est une idée qui, je l’espère, fait son chemin.

    Vous avez écarté des programmes de France 2 Jean-Baptiste Jouy que vous aviez nommé. Pourquoi?

    L’heure est venue d’accentuer encore le virage éditorial, notamment sur France 2, avec plus de création et de programmes culturels mais aussi plus de souplesse et de réactivité. Nous avons estimé qu’Éric Stemmelen était le mieux à même d’incarner et de conduire cette nouvelle politique éditoriale.

    (" L'heure est venue d'accentuer encore le virage éditorial ", Le Figaro, samedi 17 février)

     

     

    Stéphane Bern continue de descendre dans l'arène avec plaisir et s'apprête à faire évoluer la forme de l'émission.

    Q

    : Quels sont les thèmes abordés ce soir?
    R: Le premier est audacieux: faut-il punir les clients des prostituées? Avec des témoignages, d'un haut niveau intellectuel, qui vont faire sensation.

    (...)

    Q

    : La direction de France 2 a dit qu'elle souhaitait voir évoluer votre émission?
    R: Et, à lire les commentateurs, j'ai l'impression d'être redevenu un enfant sermonné par ses parents. Alors que nous sommes en perpétuelle évolution. J'ai des ambitions pour cette émission.

    (...)

    Q

    : Y a-t-il des évolutions à attendre?
    R: Plus dans la forme. Nous allons avoir plus d'images, notamment via des reportages, pour étayer les avis des uns et des autres.

    Q

    : Vous sentez-vous menacé?
    R: Pas du tout. C'est peut-être de l'inconscience. (Rires.) (...) J'ai l'habitude. D'autant que, comme d'habitude, les critiques sont restées telles qu'elles étaient lors de la première émission.

    Q: Poursuivrez-vous pour une deuxième saison?
    R: J'y réfléchirai le 30 juin prochain. (...) Je n'exclus rien, mais, là, je me donne à fond.

    (" L'Arêne de France est-elle menacée ? ", TV Mag, mercredi 14 février)

     

     

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