• Dimanche 5 novembre 2006

    LE BILLET DE LA SEMAINE                                       (05/11)

    N°24


    La phrase de la semaine

     

    " Quand les caméras seront présentes chaque semaine, les mecs n'auront plus besoin de tout cramer pour attirer l'attention.  "

    (Nordine Nabili, créateur de Proxiprod, 20 minutes, jeudi 2 novembre)


     

    Dans l'actu 

    Revue de détail des principales annonces médias de la semaine.

    - L'Affaire Villemin a refait parler d'elle à l'occasion de la diffusion du telefilm sur France 3, mais cela ne s'est pas vraiment traduit côté audiences. Reste que la veuve de Bernard Laroche a décidé de porter plainte contre France 3 pour "diffamation, violation de la presomption d'inoccence et de la vie privée". Le service juridique de la chaîne ne se fait pas trop de soucis, assurant avoir pris le maximum de précautions. Cela suffira-t-il ?

     

    - Les Guignols de l'Info auront droit à un tout nouveau plateau au mois de janvier prochain. Il leur permettra d'accueillir plus d'invités en vue des presidentielles. Par ailleurs, selon les rumeurs, les Renseignements Generaux se seraient inquietés du sort reservé au ministre de l'Intèrieur dans le show. Constamment sous le feu des attaques des marionnettes, ils craignent que cela ne nuise au candidat à l'election presidentielle. D'après eux, Jacques Chirac avait pu être élu en partie grâce à leur influence en 1995.

     

    - Malgré le flop de la semaine dernière, Nagui aura droit à une seconde chance avec Y'en aura pour tout le monde. France 2 avait dès le début signé pour deux numéros. Le second rendez-vous, prévu pour novembre, devra donc être serieusement modifié pour pouvoir esperer perdurer.

     

    - Dès le 23 decembre, Mediametrie change de sexe. Bruno Chetaille vient en effet d'être officiellement designé à la succession de Jacqueline Aglietta à la tête de la société. Cette dernière occupait ses fonctions depuis la création de Mediametrie à la fin des années 80. (voir aussi LU DANS LA PRESSE, qui revient sur cette nouvelle).


    Le tour du PAF en audiences

    (sources : Satellifax, I mediasbiz, MSN, Le zapping du PAF)

    * Lundi 16 octobre,

    En journée,

     Star Academy-> 4 036 420 (33,8%) dont 59,1% sur les moins de cinquante ans, 44,7% sur les 15-24 ans et 54,5% sur les 15-34 ans.

     

    En prime time,

     Femmes de loi-> 7 264 160 (29,9%)

     Jeanne Poinson-> 5 774 180 (22,6%)

     L'accident->  3 419 660 (14%)

     Mauvais esprit-> 3 363 600 (13,1%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Y'a que la verité qui compte-> 2 746 990 (29%)

     Juste Cause-> 2 522 700 (23,4%)

     Mots Croisés- > 1 737 860 (20,9%)


    * Mardi 17,

    En prime time,

     Football-> 6 502 960 (26,1%)

     Jeanne Poison-> 5 942 360 (23,6%)

     Déco-> 5 269 640 (23,6%)

    Super Nanny-> 3 800 000 (18,5%)

     The Closer-> 4 260 560 (16%)

     

     

    En seconde partie de soirée,

     Vis ma vie-> 1er épisode :  2 410 560 (24,4%)                                              

                                         2e épisode 1 513 620 (20,9%)                                                 T'empêches tout le monde de dormir-> 1 200 000 (20%) dont 30,9% sur les moins de cinquante ans.


    * Mercredi 18,

     

    En prime time,

     Les Experts-> 1er épisode :  10 090 800 (39,3%) 

                                            2e épisode 9 474 140 (38,9%) 

                                            3e épisode 7 960 520 (48,8%)

     Le Tuteur-> 4 877 220 (19,6%)

     Des Racines et des Ailes-> 3 868 140 (16,1%)

      Anna Meyer, assistante de choc->  1 681 800 (6,7%)

     

    En seconde partie de soirée,

     Juste Cause-> 2 803 000 (37,6%)

    L'arêne de France-> 1 625 740 (19,1%)


    * Jeudi 19,

     

    En prime time,

     Diane, femme flic-> 8 465 060 (32,4%)

     Prison Break-> 5 998 420 (23,4%)

     Le Petit Prince a dit-> 3 083 300 (12,5%)

     A vous de juger->  2 690 880 (13,1%)

     

    En seconde partie de soirée,

     La méthode Cauet-> 1er épisode2 354 520 (32,1%)


    * Vendredi 20,

    En prime time,

     Star Academy-> 6 895 380 (32,1%)

     NCIS-> 6 054 480 (24,1%)

     Thalassa-> 4 372 680 (18,9%)

     Homicides-> 3 868 140 (15,4%)


    * Samedi 21,

    En prime time,

     Les 100 plus grands bêtisiers-> 5 549 940 (27,3%)

     Tenue de soirée ->  4 877 220 (26,3%)

     SOS 18 -> 4 036 320 (18,3%)

     Charmed-2 915 120 (13,2%)


    * Dimanche 22,

    En journée,

     Formule 1-> 8,74 millions (36,9%) score inégalé depuis 1989.

     

    En prime time,

     Les Experts -> 8 016 580 (29,4%)

     FBI : Portés disparus-> 5 662 060 (20,8%)

     Zone Interdite -> 4 484 800 (17,9%)

     La Reine Sylvie-> 3 475 720 (13,1%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Total Recall-> 2 186 340 (32,5%)


    * Lundi 23 octobre,

    En prime time,

     Opération Rainbow Warrior-> 6 502 960 (25,8%)

     Chirac->  5 381 760 (21,5%)

     L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux-4 148 440 (20,3%)

     Questions pour un champion-> 4 036 320 (16,3%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     Confessions intimes-> 2 522 700 (28%)


    * Mardi 24,

    En prime time,

     Pirates des Caraïbes-> 11 380 180 (45,8%)

     Chirac ->  4 989 340 (18,7%)

     The Closer-> 3 587 840 (12,7%)

     Panique à l'hôtel2 859 060 (10,2%)


    * Mercredi 25,

    En prime time,

     Les enfants, j'adore->  7 792 340 (30,5%)

     Football OL/PSG->  6 166 600 (26,1%)

     Chaos sur la Planète4 204 500 (16,1%)

     Vie Privée, vie publique-> 3 195 420 (13%)


    * Jeudi 26,

    En prime time,

     Julie Lescaut-> 8 633 240 (33,9%)

     Prison Break6 278 720 (24,2%)

     Envoyé Special -> 3 083 300 (14,4%)

     Ca commence aujourd'hui->  2 298 460 (9,6%)


    * Vendredi 27,

    En prime time,

     Star Academy-> 6 559 020 (31%)

     NCIS5 718 120 (23,3%)

     PJ -> 4 821 160 (20,4%)

     Thalassa->  3 475 720 (15,3%)


    * Samedi 28,

    En prime time,

     Qui veut gagner des millions ?-> 6 502 960 (33,4%)

     L'Affaire Villemin->  4 989 340 (23,4%)

     Charmed2 915 120 (13,6%)

     Y'en aura pour tout le monde-> 2 634 820 (13,7%)

     


    * Dimanche 29,

    En prime time,

     Les Experts-> 8 465 040 (33,3%)

     FBI : Portés disparus-> 5 213 580 (20,4%)

     Capital4 372 680 (19,2%)

     L'Affaire Villemin->  3 475 720 (13,7%)

     


    * Lundi 30,

    En prime time,

     Mademoiselle Joubert-> 8 465 060 (33,3%)

     Haute Voltige-> 5 213 580 (20,4%)

     High School Musical4 372 720 (19,2%)

     L'Affaire Villemin-> 3 475 720 (13,7%)

     


    * Mardi 31,

    En prime time,

     Vu du ciel-> 5 606 000 (24,2%)

     La verité si je mens 25 157 520 (22,7%)

     Le seigneur des anneaux : les deux tours-> 4 484 800 (24%)

     The Closer->  3 531 780 (14,8%)


    * Mercredi 1er,

    En prime time,

     Foot OL/Dynamo Kiev-> 6 390 840 (25,2%)

     Prison Break6 334 780 (24%)

     Equipe medicale d'urgence-> 5 101 460 (19,4%)

     Des Racines et des Ailes->  3 756 020 (15,2%)


    * Jeudi 2,

    En prime time,

     Une femme d'honneur-> 9 millions (36,6%)

     Incroyable Talent5 040 000 (21,2%)

     Envoyé Special -> 3,3 millions (15,1%)

     Au service secret de sa majesté->  2,6 millions (12,1%)

     

    En deuxième partie de soirée,

     La methode Cauet-> 2,9 millions (32,7%)


    * Vendredi 3,

    En prime time,

     Star Academy->7 millions (33,2%)

     NCIS6,3 millions (25,2%)

     Maigret-> 

     Thalassa-> 


    * Samedi 4,

    En journée,

     50 minutes inside -> 4 204 500 (24,3%)

     On a tout essayé -> 3 500 000 (20,2%)

     Salut les terriens-> 950 000 (4,9%)

     

    En prime time,

     Les Enfants de la télé-> 5 269 240 (27,8%)

     Le plus grand cabaret du monde-> 5 269 140 (27,1%)

     SOS 18->  3 363 600 (15,7%)

     Charmed> 2 578 760 (11,7%)

    En deuxième partie de soirée,

     On n'est pas couchés-> 1 569 000 (27,2%)



      La série

                                                                    (n°7)

    Pour compenser l'abscence du Billet de la Semaine durant deux semaines consécutives, voici quatres extraits d'un coup.

     

    - Perdu de vue, avril 1996

    " Pour Pradel, il ne suffit pas qu'il y ait disparition, encore faut-il que ce soit pour une raison sordide. Par exemple, quand il s'agit d'une gamine de 15 ans, il nous montre sa photo, si possible en maillot de bain, et envisage la possibilité d'un réseau de prostitution. Quand la fille est trop moche, il évoque une secte, et quand il s'agit de cadres supèrieurs, il suggère qu'ils ont étés enlevés parce qu'ils en savaient trop (on ne sait pas sur quel sujet, mais ils en savaient trop...)."

     

    - PPDA, avril 1996

    " Il y a ceux qui attendent la bavure, le bidonnage du style interview de Castro, ceux qui regardent pousser ses cheveux. Y'a ceux qui le regardent en pensant qu'il est le père de l'enfant d'Elise Lucet, y'a ceux qui attendent Les Guignols et se sont trompés de chaîne..."

     

    - Sous vos applaudissements, mai 1998

    "J'ai regardé hier les candidats de l'émission Sous vos applaudissements... On croyait avoir atteint des sommets la dernière fois, mais la connerie, c'est comme les records sportifs, c'est fait pour être dépassé. [...] Le sommet a été atteint, c'est le cas de le dire, avec l'Everest, et je vous propose un petit jeu... Devinez où le candidat a stué l'Everest ? En Belgique ! Comme ce gars-là veut devenir animateur à la télévision, je lui prédis une grande carrière... à la Laurent Boyer."

     

    - Taratata, avril 1996

    " C'est une très bonne émission, surtout depuis que Nagui a supprimé les séquences insupportables où il faisait de l'humour. S'il pouvait supprimer maintenant les séquences où il parle anglais, ce serait encore mieux. Son truc pour faire croire qu'il parle couramment anglais, c'est d'employer un ou deux mots d'argot américain qu'il a entendu dans des interviews [...] car il trouve que ça sonne bien de beaucoup utiliser le mot joke et you know au début et à la fin de chaque phrase, comme il l'a entendu dans les épisodes de Rick Hunter. Le problème, c'est qu'à part ça, il a un vocabulaire de trente mots."


    Lu dans la presse

                                

    «C 'est scandaleux ! La Chaîne parlementaire traite la politique comme le foot : comme une matière commerciale, s'indigne Bernard Zekri, directeur de la rédaction d'i-Télé. C'est une drôle de conception de la démocratie et du pluralisme, surtout de la part d'une chaîne publique !» Quel est l'objet de cette ire ? Quelle exclusivité mondiale ? Tout simplement le premier des trois débats télévisés entre Laurent Fabius, Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn.

    (...) Finalement, le téléspectateur aura droit à une «confrontation indirecte comparative», explique Michel. Fabius, Royal et Strauss-Kahn seront face aux caméras, sur une ligne «un peu arrondie». Qui prendra place à gauche, au centre et à droite ? «Houlala, je n'ai pas voulu rentrer là-dedans», déclare Michel. Il y aura tirage au sort : si Ségolène Royal est à droite ce soir, elle sera au centre pour le prochain débat et à gauche pour le suivant. Le public de l'émission, tournée dans les studios VCF à Saint-Cloud, est composé de 40 personnes. Là encore, le dosage est savant : «dix personnes par candidat et dix personnes pour la direction du PS». Les plans de coupe sur le public pendant qu'un des candidats parle sont autorisés. Courroie . Dix questions en tout et trois minutes par candidat pour une durée totale de cent minutes. Les deux intervieweurs choisis par LCP sont Emilie Aubry pour LCP-AN et Emmanuel Kessler pour Public Sénat. Le PS a prévu dans sa Charte du débat interne que les candidats répondront à des questions posées par les militants socialistes. Des journalistes qui se font la courroie de transmission d'un parti ? Bizarre. «Détrompez-vous, affirme Richard Michel, on a pris acte des questions, mais on ne fait que s'en inspirer.» Ah ouf ! La démocratie est sauve.

    (" Privées de direct, les chaînes de la TNT protestent ", Libération, 17 octobre 2006)

     

    *  * *

     

    LE MAGAZINE masculin Guts sera à nouveau en kiosque le 24 octobre. Il sortira sous forme d'un double numéro au prix de 4,50 euros. Le titre lancé le 30 mars par Hachette Filipacchi Médias (HFM), l'éditeur Gérard Ponson et l'animateur Sébastien Cauet avait été suspendu le 14 août à la suite du refus en juin par la Commission paritaire des publications et des agences de presse (CPPAP) de l'attribution d'un certificat.

    (...) Motif du refus de la commission : le quinzomadaire faisait trop l'autopromotion de Sébastien Cauet, qui est une marque déposée à l'Institut national de la propriété industrielle. L'instance a aussi retenu que certains numéros contrevenaient au principe de respect de la dignité humaine. « Lancer au lecteur le défi de prendre une photo de leur petite amie sur les toilettes n'est pas du meilleur goût », assure l'un des acteurs de la commission. Furieux, les trois éditeurs ont saisi le Conseil d'État.

    (...) Le fait d'annoncer la reprise de la publication du magazine « revu et corrigé » est une manière de ne plus se voir opposer un « non » juste sur la forme. Les règles de la Commission paritaire conditionnent en effet l'octroi du numéro de commission paritaire, et donc des aides, à une régularité de diffusion (au moins une fois tous les quatre mois).

    Mais au-delà de la forme, l'administration s'intéresse au fond. Soucieuse des deniers de l'État - l'octroi du taux de TVA réduit à la presse représente un manque gagner pour les finances publiques de 205 millions d'euros par an -, elle est lasse d'attribuer le label à une presse dite « trash » ou « people », éloignée de l'« information générale » qu'elle est censée promouvoir. Aussi travaille-t-elle actuellement sur un nouveau décret qui limiterait les abus d'attribution. Ce texte mentionnerait la notion d'« atteinte à la dignité humaine et à la décence ». Un concept très subjectif qui fait craindre à certains éditeurs une forme de censure.

    (" Aides à la presse : la polémique ", Le Figaro, 23 octobre 2006)

     

    * * *

     

    Cette fiction, réalisé par Raoul Peck, qui l'a co-écrite avec Pascal Bonitzer, s'appuie sur un livre de Christine et Jean-Marie Villemin, Le seize octobre, et sur Le bûcher des innocents, écrit par Laurence Lacour, journaliste à Europe 1 qui a couvert toute l'affaire. Ce sont d'ailleurs les trois seuls protagonistes de l'affaire à porter leur vrai nom dans la fiction: afin d'éviter des poursuites, tous les autres personnages, bien que clairement reconnaissables, portent d'autres noms. Muriel Bolle s'appelle Brigitte Keller et Bernard Laroche Bernard Longuet (ce qui a réveillé le député UMP Gérard Longuet qui se dit «ulcéré et indigné» de «cette faute de goût»).

    (" Plainte de la famille Laroche contre France 3 ", Libération, 31 octobre 2006)

     

     

    * * *

     

    L'épiuneuse question de la succession de Jacqueline Aglietta à la tête de Médiamétrie est désormais tranchée. L'institut de mesure d'audience a officialisé, vendredi 27 octobre, le choix de Bruno Chetaille, 52 ans, président du conseil de surveillance de Tower Participations, holding du groupe TDF. (...) M. Chetaille prendra officiellement ses fonctions le 23 décembre, jour du 65e anniversaire de l'actuelle présidente (et toujours actionnaire) de Médiamétrie. C'est une page de l'histoire de cette société, créée en 1986, qui va se tourner.

    Le nouveau président arrive à une période charnière. Irruption des nouvelles chaînes de la TNT, développement de la télévision par ADSL et le téléphone mobile, podcasts, vidéo à la demande (VoD), arrivée de la radio numérique en 2008... Les ruptures technologiques et les bouleversements dans les modes de consommation des médias obligent à une remise à plat des outils de mesure d'audience. Exercice d'autant plus délicat que l'audience conditionne la répartition des ressources publicitaires entre les médias.

    (...)

    M. Cluzel met en exergue un autre atout du nouveau président de Médiamétrie : sa "neutralité". Un argument qui a pesé face à des candidatures internes. Médiamétrie, qui réunit à son tour de table chaînes de télévision, radios, agences de conseil en médias et annonceurs, autant d'acteurs aux intérêts souvent divergents, a subi un véritable vent de fronde au printemps. Des actionnaires ont réclamé plus de transparence dans les pratiques de l'institut et ont dénoncé l'inadaptation des outils aux nouvelles technologies. " La fiabilité technique de la mesure doit l'emporter plutôt que les considérations politiques", affirme M. Cluzel. Le passage de M. Chetaille au cabinet de François Mitterrand n'a cependant pas dû échapper aux recruteurs.

     

    (" TNT, ADSL, VOD : les défis du nouveau PDG de Mediametrie ", Le Monde, 31 octobre 2006)

     

    * * *

     

    La curiosité - inattendue - pour la première de son émission « l'Arène de France » s'est émoussée : après huit semaines, les 2,2 millions de spectateurs ne sont plus que1,2 million. Et la part de marché a perdu jusqu'à 10 points.

    (...) Si la tendance persiste, les tarifs publicitaires seront révisés à la baisse car Bern réunit 800 000 spectateurs de moins que « Ça se discute », qu'il remplace régulièrement. «On ne peut pas comparer une émission qui se lance et un rendez-vous installé depuis dix ans», rétorque Sophie Benoist, directrice adjointe des programmes. Le côté bataille de chiffonniers des débats qu'il anime, et la mauvaise image initiale de cette arène, ne sera pas simple à défendre pour une direction qui se vend sur la réhabilitation du service public. Mais pour l 'heure c'est l'union sacrée : «Cette émission, c'est la vie, l'échange d'arguments de mauvaise foi comme entre copains. Les débats sérieux, type «Mots croisés», on les a aussi», dit Eric Stemmelen, directeur de l'harmonisation et de la programmation.

     

    (" Bern en berne ", Le Nouvel Observateur, 2 novembre 2006)

     

    * * *

     

    "C'est un plan très complet, qui balaie l'ensemble de la problématique

    (de la distribution de la presse) pour les cinq ans à venir, et qui avance des solutions pragmatiques et précises", explique au Monde Gérald de Roquemaurel, en charge du dossier au sein du groupe Lagardère, opérateur et actionnaire à 49 % des NMPP. Le contenu de ce plan est encore tenu secret. (...)

    L'objectif pour 2010 est d'atteindre 33 000 points de vente de presse traditionnels, de proximité, soit environ 5 000 de plus qu'aujourd'hui"

    , a ainsi expliqué Bernard Villeneuve, président du CSMP (Conseil supérieur des messageries de presse) et de la Coopérative des quotidiens de Paris. (...) Quand un point de vente traditionnel (kiosque, maison de la presse...) ferme, la perte moyenne de vente des quotidiens est estimée à environ 30 % sur la zone de chalandise concernée (les autres points de vente ne récupérant pas toute la clientèle), rappelle Christophe Chenut, directeur général de L'Equipe et président de la commission distribution du SPQN.

    (...) La capacité de séduction de la presse "passe par une évolution radicale d'un système de distribution trop administré, trop peu réactif aux évolutions du marché et qui encourage insuffisamment la vente", souligne de son côté le Syndicat de la presse magazine et d'information (SPMI), qui a adressé aux gérants des NMPP ses propositions de réforme.

    Ce syndicat pousse la profession à se concerter avec les représentants du monde du tabac, des jeux et du PMU, qui exploitent nombre de points de vente de proximité en France. Il préconise aussi de créer des points de vente spécialisés, adaptés à la presse de niche (bricolage, décoration, jardinage, cuisine...).

    Objectif : désencombrer le réseau de kiosques généralistes, où la pléthore de journaux entraîne "l'absence de visibilité des titres et la démotivation des vendeurs", souligne le syndicat.

     

    (" La presse veut multiplier les points de vente de proximité ", Le Monde, 1er novembre 2006)

     

    * * *

     

     

    Depuis 12 ans "Sans aucun doute" traque l’arnaque, sur TF1. Ressorts et ficelles de cette supposée cour de justice et de son président omnipotent Julien Courbet.

    En 1994, Julien Courbet vient de la radio, il a 29 ans, la blague facile et des allures de jeune premier. Concurrencé sur les marchés du témoin bouleversant d’humanité (trusté par Jean-Luc Delarue) et des lamentations sur l’argent public (monopolisé par Jean-Pierre Pernaut), le meilleur espoir de TF1 se recentre stratégiquement sur les arnaques. Il crée en 1999 Les sept péchés capitaux, un dérivé de SAD plus chargé en paillettes. Surtout, il lance sur RTL, en janvier 2001, le talk-show Ça peut vous arriver, où il utilise ses talents de médiateur pour résoudre en direct les problèmes de ses auditeurs. Six mois plus tard, Julien Courbet décide de relooker SAD en lui appliquant la recette qui marche si bien à la radio. De juin 2001 à juin 2003, on trouvera encore dans SAD des invités people et une certaine légèreté mais, en septembre 2003, l’heure de la radicalisation sonne. L’émission revendique une vocation justicière dont le résumé ne quittera plus le générique : « Vous avez un problème, vous ne savez plus quoi faire. Nos journalistes et nos spécialistes sont là pour vous aider. Il existe une solution, c’est Sans aucun doute. »

    (...) Dans Sans aucun doute, une victime, c’est une boule d’émotion qui ne demande qu’à exploser. La télé-réalité et son appétence pour la confession sont passées par là. (...) Et pour doper l’émotion du spectateur, on inclura au moins une affaire intrafamiliale (divorce chaotique, conflit d’héritage, etc.) : elle touchera tout le monde, surtout si elle implique des enfants… La récompense de Julien ? Les sourires, le soulagement, les larmes de bonheur de ses protégés… et, surtout, l’assurance, obtenue face caméra avec force questions orientées, que l’émission a « changé [leur] vie », qu’elle leur offre « un nouveau départ ».
    Dans SAD, le manichéisme est de rigueur (...) : la victime est sur le plateau, le « méchant » au téléphone ; une voix désincarnée ne saurait inspirer la même empathie qu’un témoin de chair et d’os.

    (...) Les superhéros de SAD se jouent des contraintes de l’espace et du temps. Présents partout et à tout moment (magie des duplex), ils transforment les heures en secondes (magie d’un montage qui réduit un minimum de huit heures de négociations téléphoniques en cent trente-cinq minutes d’émission) et n’hésitent pas à remonter le temps (grâce à un recyclage intensif des sujets déjà diffusés). Dans ce curieux maelström, le téléspectateur non concentré aurait tôt fait de perdre pied. Pourquoi le même témoin change-t-il deux fois de tenue dans la même émission ?

    (...) Le grand prêtre de cette édifiante cérémonie semble pourtant céder à une étrange fascination pour le côté obscur. Sinon, comment expliquer qu’il produise et anime une autre collection d’émissions (Les 40 arnaques les plus spectaculaires), tout à la gloire des escrocs de haut vol ? Le Zorro du PAF souffrirait-il de schizophrénie ?

    (...) Dans SAD, la réparation immédiate compte plus que la sanction. Et tant pis si le « méchant » continue de sévir ailleurs après l’heureuse conclusion.

    (...) L’extrême personnalisation des cas exclut toute possibilité d’en tirer des leçons à portée générale, et les avocats présents préfèrent l’imprécation au cours de droit. (...) Et si votre histoire reste désespérément singulière, demeure toujours la possibilité d’écrire à votre persécuteur une belle lettre comminatoire se terminant par cet avertissement sans appel : « Si vous ne faites rien pour moi, j’appelle Julien Courbet. » Et parfois, ça marche, sans même qu’on soit obligé d’aller sangloter devant les caméras. C’est, sans aucun doute, le plus incroyable pouvoir du roi de la télé justicière.

    (" Je vais le dire à Julien ! ", Telerama, 1er novembre 2006)

     


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