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    OPHRAH RETOURNE A L'ECOLE

     

    C'est un fait, la femme qui a le plus réussi au monde a toujours partagé sa richesse. Mais son dernier projet est digne d'entrer dans les annales.

    En 2006, l'Afrique a attiré Hollywood

    : Madonna, Clooney, Brangelina (Brad Pitt et Angelina Jolie). Et maintenant, en 2007, l'endroit le plus prisé du continent sera sans aucun doute la ville de Henly-on-Klip, située à une ciinquantaine de kilomètres de Johannesbourg. Le complexe, qui s'étend sur 22 hectares riches en végétation, et est composé de 28 bâtiments, comprend des chambres démesurées, peintes dans un beige et un marron de choix, mêlés à de multiples tâches de couleurs. Sans oublier une salle de yoga, un salon de beauté, des salles de spectacle en intèrieur et en extèrieur, des centaines d'authentiques pièces d'art tribal, et des trottoirs composés d'authentiques tuiles colorées.

    Julia Roberts, John Travolta, Stevie Wonder, Nelson Mandela et l'actuelle reine de l'Afrique, sont attendus pour l'inauguration cette semaine. A cet instant précis, vous vous demandez sûrement combien doit coûter un tel luxe par nuit. En réalité, c'est gratuit. Il n'y a qu'une seule condition à remplir : vous devez être une jeune fille africaine âgée de 12 ou 13 ans pour pouvoir y entrer. Aussi spectaculaire que cela puisse paraître, il ne s'agit pas d'un lieu de vacances. C'est une école : la Leadership Academy Oprah Winfrey Pour Filles.

    Winfrey a passé cinq ans et a dépensé 40 millions de dollars

    pour construire cette école selon ses propres consignes.

    (...) Le gouvernement sud-africain avait prévu de construire l'école en partenariat avec l'animatrice, mais s'est retiré car, selon ses dires, l'académie était trop élitiste et démesurée pour un pays aussi pauvre.

    (...) Oprah a déclaré qu'elle avait décidé de construire sa propre école parce qu'elle en avait assez de faire des dons à distance.

    (...) Mais il y a une autre raison pour laquelle Oprah a et s'est autant investie dans cette école. Comme ses étudiantes, elle a grandi dans la pauvreté, fille d'un mineur, avec peu d'espoir quant à son avenir. De plus, elle a été violée jeune fille, et finalement élevée par sa grand-mère. Dans une certaine mesure, elle construit l'école pour elle-même : la courageuse petite fille, devenue une des femmes les plus couronnées de succès au monde, ressent encore cette douleur.

    (...) Oprah surnomme l'école "l'accomplissement de mon travail sur Terre". (...) Elle a personnellement choisi la porcelaine et les uniformes, les couvertures et les lits. Elle les a même essayés un par un.

    (...) Plus de 3500 filles ont postulé pour 152 places, ce qui équivaut à un taux d'acceptation de 4% (contre 9% pour Harvard). Oprah a interrogé les 500 finalistes elle-même, bien que les étudiantes n'en avaient pas étés mises au courant. Beaucoup étaient bien entendu stressées quand elles sont entrées dans la salle d'audition.

    (...) Pour départager les finalistes, elle a posé à chaque postulante une série de questions sur ses origines et ses rêves. Certaines avaient également des questions à lui poser. Lesego Tlhabanyane a laissé échappé : "Est-il vrai que vous dépensez 500 $ pour entretenir vos sourcils ?". Oprah a ri et l'a admise à l'école. Une fille avec du cran est exactement ce qu'elle recherche.

    Mais la plupart des oraux étaient graves, voire sombres. Une fille s'est présentée un jour après que sa mère soit morte du SIDA. Oprah l'a immédiatement conduite dans une chambre spéciale et lui a donné des couvertures supplémentaires parce qu'elle tremblait. Ensuite, elle a fait quelque chose qui ne lui ressemble pas : elle a interiorisé ses émotions. "Si je n'avais pas trouvé le moyen d'être détachée, j'aurais pleuré durant tout le mois où je me trouvais en Afrique.", a-t-elle confié. Il y a eu tant d'histoires bouleversantes qu'Oprah a finalement cessé d'interroger les filles sur leur passé.

    (...) "Vous pouvez dire ce que vous voulez à propos du système scolaire américain, mais il fonctionne, dit-elle. J'ai été si frustrée en visitant des écoles américaines que j'ai arrêté de m'y rendre. (...) Si vous demandez aux enfants ce qu'il veulent ou de quoi ils ont besoin, ils vous répondront un I Pod ou des sneakers. En Afrique du Sud, ils ne demandent pas d'argent ou de jouets. Ils demandent des uniformes pour pouvoir se rendre à l'école."

    (...) Oprah fait constamment référence aux étudiantes en les appelant "mes filles", et elle le pense vraiment. Elle ne se contentera pas de donner des cours à deux classes par satellite, elle envisage aussi de passer une bonne partie de ses années de retraite ici. Bien sûr, cela laisse à supposer qu'elle prenne vraiment sa retraite un jour. A cet effet, elle va se faire construire une maison sur le terrain de l'école, et utliser les mêmes couverts, couvertures ou rideau que les étudiantes.

    (...) Recemment, quand Oprah eut finit sa journée d'oraux, elle a raccompagné les filles à leur bus et les a serrées une par une dans ses bras. Une fille, Thelasa Msumbi, restée plus longtemps que les autres dans ses bras, a murmuré à son oreille : "Nous sommes vos filles à présent." Winfrey a sourit. Et, oui, Thelasa a été admise.

     

     

    Newsweek, 8 Janvier 2007

    by Allison Samuels

    et traduit par TV MANIA

     


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