• LA polémique de la semaine, vous en avez très certainement entendu parler, c'est celle génerée par le site Faismesdevoirs.com. Un jeune diplômé d'école de commerce a eu son heure de gloire le 4 mars, puisque tous les JT lui ont consacré un sujet.


    Mais depuis le début, je ne la sentais pas, cette affaire.

    Premier truc pas net : le site ferme ses portes le jour-même de son ouverture, à cause d'un trop grand nombre de connexions. Dans le même temps, Le Post découvre que la photo de l'équipe enseignante est bidon, tout comme leurs noms. Selon Stéphane Boukris, c'est pour éviter que les enseignants ne soient embêtés. Mouais... On ne va pas non plus les conduire sur l'échafaud si on connaît leur véritable identité.

    Et le fin du fin est arrivé hier soir, avec l'annonce de la fermeture du site. Alors là je dis bravo. Le mec nous a bien couillonné quand même. Parce que s'il a vraiment engagé une dizaine d'avocats pour bosser sur la légalité du truc (comme il le prétend) et s'il a bossé des mois dessus, je trouve vraiment étrange qu'il stoppe tout du jour au lendemain. Observons maintenant le texte d'adieu visible sur la page d'accueil de faismesdevoirs.com.

    " Il y a bientôt un mois, nous avons eu l’idée de mettre à disposition des Internautes un outil pédagogique innovant.

    Nous tenons à vous présenter toutes nos excuses dans la mesure où nous réalisons à ce jour, à quel point ce site va à l’encontre de nos propres valeurs.

    Enfin, nous souhaitons faire en sorte que les générations futures soient meilleures que les précédentes, et FaisMesDevoirs.com ne pourra en rien y contribuer.

    Les nouvelles technologies doivent servir à nous améliorer et non à nous assister. "

     

    Mais qu'est-ce-que c'est que ce texte ? Le mec a eu une révélation divine ou quoi ? Le pire c'est que les médias dans leur grande majorité sont persuadés que Boukris a fait acte de repentance, alors qu'à mon avis la réalité est toute autre.

    Mon hypothèse : ce gars a tout simplement voulu se démarquer de ses camarades de promotion de l'école de commerce. Son plan était simple : prendre un sujet très chaud (l'Education nationale...) et jouer à fond la provoc' pour attirer l'attention des médias.

    La finalité de toute cette mascarade ? Sortir du lot, en ces temps de crise où tous les moyens sont bons pour se faire remarquer, et donc embaucher.



    Dans le même registre, souvenons-nous que Mickaël Vendetta a eu lui aussi son heure de gloire avec une coquille vide (la bogossitude, vaste concept). Et rappelez-vous aussi du jeune qui s'était auto-proclamé président de Facebook !

    Et à chaque fois ça ne rate pas, les médias s'emparent de l'affaire alors qu'ils ne s'aperçoivent pas qu'ils sont manipulés. Affligeant.

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  • C'est Parti pour durEr

    Il y a des signes qui ne trompent pas. En début de semaine, tous les journaux titraient sur la determination sans faille des étudiants : ils ne changeraient pas de position tant que Villepin sans le retrait du CPE. Le tout était agrémenté de multiples reportages évoquant les manifestations étudiantes passées et la marche arrière des politiques qui s'en était aussitôt suivi. Une manière à peine voilée de dire à notre ami Villepin, "Tu vois, il n'y a pas de honte à reculer, tous tes petits amis l'ont fait...".

    Mais ce que les journalistes ont peut-être oublié, c'est cette fameuse phrase du premier ministre. "J'écoute ceux qui manifestent, mais j'écoute aussi ceux qui ne manifestent pas". On serait tenté d'ajouter, "surtout ceux qui ne manifestent pas". Dès mercredi, un peu découragés, les médias. Vendredi 24, l'ex-ministre des affaires étrangères a fait un premier pas en recevant les syndicats. Seulement, l'entretien a tourné court. L'un ne voulait pas parler de retrait, tandis que les autres n'attendaient que ça. C'est l'impasse. Dominique de Villepin est prêt à négocier, à condition de ne pas "dénaturer" l'esprit du contrat. Son chef de bataille semble surtout porter sur le renvoi sans justification. Autrement dit, la porte ouverte à tous les abus. Le CNE, qui existe depuis l'année dernière, a été révélateur de nombreux exemples. Les chefs d'entreprise sont unanimes à louer le CPE. Pour eux, cela permet de s'adapter à la conjecture et de pouvoir licencier sans souci en cas de difficultés économiques. Dans ce cas, qu'est-ce-qui les empêche de le stipuler en cas de renvoi ? Si leur entreprise connaît une véritable difficulté, ils n'ont rien à craindre. Personne ne se sentira lésé.

    Non, il faut se rendre à l'évidence, l'homme ne changera pas d'avis. Dominique de Villepin semble s'être engagé dans ce que nos amis appeleraient "a struggle for life", autrement dit, "un combat pour la survie". Avouer sa précipitation équivaudrait à reconnaître une grave erreur, celle d'avoir fait voter une loi par la force, sans consulter personne. Cela pourrait porter un coup fatal pour la droite aux présidentielles de 2007. Dès lors, plus qu'une solution, foncer tout droit, sans regarder sur les côtés.

    Reste que plus de la moitié des universités françaises est en grève, soutenues par leurs présidents, toute la gauche et les syndicats. Les lycéens se sont aussi joints au mouvement. L'euphorie risque cependant d'être de courte durée. En effet, le bac et les partiels approchent à grands pas. Le premier minsitre mérite-t-il que les étudiants sacrifient leur année pour lui ? D'autant plus que, lors des manifestations, les casseurs s'en donnent à coeur joie, saccagent tout sur leur passage. C'est la loi de la jungle. On se croirait revenu quelques mois en arrière, au plus fort des émeutes des banlieues, mais en plus violent.

    La meilleure solution serait de laisser le gouvernement se rendre compte par lui-même de son erreur, et de le sanctionner en toute connaissance de cause dans un peu plus d'un an. Ajoutons que le CPE fera d'autant plus de mal à la droite, que la presse étrangère s'en mêle. Newsweek apporte en ce sens un élement interessant au débat. Selon le magazine, même si un tel contrat contribue à la baisse du chômage (chez nos amis anglais, toutes les classes d'âges peuvent être licenciées du jour au lendemain), il a un effet pervers : celui de cacher le chômage chronique. Certains, découragés de ne trouver aucun emploi, ont tout simplement abandonné et les chiffres n'en prennent pas compte. 8,6% des 25-54 ans sont dans ce cas au Royaume-Uni, pays dans lequel le taux de chômage est de moitié moins infèrieur à celui de la France.

    Enfin, dans un tout autre registre, on sait depuis mardi que la précarité va bientôt toucher le milieu de l'audiovisuel. Plus precisemment, le 14 avril prochain. Ce jour-là, Je suis une célébrité, sortez-moi de là, débarquera sur TF1. Signe particulier, le programme ne durera que 15 jours ! Trois petits prime et puis s'en vont. Les ratages de Nice People et du Royaume sont passés par là...


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  • Il fallait s'y attendre, la grippe aviaire est parmi nous. Les journaux s'en sont largement fait l'echo, qui ont tous ouvert leur édition avec cette nouvelle. Mais, une fois de plus, on frôle la psychose. En ne cessant de mettre en avant le danger que représente le virus H5N1, au détriment du fait que le poulet est inoffencif pour l'être humain à condition d'être cuit (qui aurait l'idée de manger du poulet cru ???), on ne peut pas s'etonner que les ventes de volailles aient sensiblement baissé. La dégustation d'une cuisse de poulet par le premier ministre n'y aura rien fait. Désormais, dans l'esprit de tout un chacun, poulet=danger.

    C'est au sens figuré que ce raccourci fonctionne plutôt. En effet, on a appris cette semaine que Nicolas Sarkozy veut classer les délinquants selon leur origine ethnique. Une façon comme une autre d'alimenter les pires clichés, et de multiplier les erreurs judiciaires, comme le faisait très justement remarquer Charlie Hebdo. Le ministre de l'Intèrieur a également fait parler de lui lorsque le Canard enchaîné a révélé mercredi que Jean-Pierre Elkabach (patron d'Europe 1) lui avait demandé conseil sur le choix d'une journaliste. Même si Elkabach n'a pas retenu les noms proposés par Sarkozy, le mal est fait. Les médias ne sont-t-ils pas censés incarner un quatrième pouvoir, détaché de la politique ? On peut même supposer que cette pratique est courante...

    Pourtant, parfois, les politiques peuvent se faire piéger. Dans le cadre d'une campagne nationale, RTL s'est servi d'hommes politiques pour ses publicités. Ainsi, sous le slogan VIVRE ENSEMBLE, on pouvait voir Segolène Royal et François Hollande, ou encore (c'est plus cruel...) Sarkozy et Villepin. Le premier ministre, invité sur Canal +, n'a pas caché son agacement. "Les hommes politiques ne sont pas des hommes sandwichs", a-t-il affirmé. Pour Jacques Ségala, "c'est une grave erreur". Je partage aussi cette conviction. La campagne de RTL n'est certes pas agressive, mais si on laisse faire, la porte est ouverte à toutes les dérives. On pourrait se retrouver par exemple avec une pub de SKYROCK détournant l'image de LE PEN. Ce serait ainsi l'occasion de faire parler de lui, et à un an de la présidentielle, on s'en passerait bien

    Dans un tout autre domaine, je ne peux pas terminer sans rien dire sur la mort tragique du jeune Ilan. Les médias ont insisté sur le fait qu'il avait été retenu dans la cave d'un immeuble de banlieue sans que les voisins ne disent rien. Cette accusation infondée ne sert à rien, sinon à remettre de l'huile sur le feu. Il ne faudrait pas que l'affaire fasse s'embraser de nouveau les banlieues, pour des accusations infondées. L'acte barbare qui a été commis, ne l'a été que par l'action coordonnée de quelques jeunes aux relents (vraisemblablement) antisémites. Arrêtons donc de généraliser à tout bout de champ.


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